ALÈS "Maltraités", les retraités changent de braquet
Un rassemblement était organisé ce jeudi matin devant la sous-préfecture d'Alès par neuf organisations formant l'intersyndicale des retraités alésiens. Des pensions de retraite à 2 000 € brut par mois minimum et un bulletin de pension en version papier ont notamment étaient réclamés.
Faut-il interpréter ce changement de braquet au profit d'un combat portant sur la revalorisation des pensions de retraite comme une capitulation des syndicats dans la lutte contre la réforme des retraites ? "Non", rétorque Alain Martin, figure incontournable de l'Union locale de la CGT alésienne. "On n’a pas tourné la page. Cette loi n'a pas été votée et est toujours rejetée par 90 % des actifs", assure-t-il.
Pour autant, le rassemblement devant la sous-préfecture alésienne initié ce jeudi matin par neuf organisations (CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires, FGR-FP, LSR, Ensemble & Solidaires) formant une intersyndicale de retraités - dont seule la CFDT ne fait pas partie - portait prioritairement le combat de l'augmentation du montant des pensions de retraite. À titre d'exemple, la CGT réclame 10 % d’augmentation sur l’ensemble des retraites de base et complémentaires ainsi que "des mesures immédiates et revalorisantes" pour les plus petites retraites.
À l'heure où les prix continuent de flamber en amputant sérieusement le pouvoir d'achat des Français, cette même CGT milite pour des pensions de retraite à 2 000 € brut par mois minimum. Car les retraités du pays seraient "de plus en plus pauvres" d'après l'intersyndicale qui avait fait le voyage avec quelques chiffres dans l'escarcelle, le premier d'entre eux mentionnant que "13 % des retraités ont recours à des associations caritatives et/ou à des magasins de déstockage pour se nourrir", tandis que "22 % renoncent à des soins".
"La rentabilité n’a rien à faire dans la santé"
Parce que c'est à ses yeux une mesure qui assurerait "la solidarité entre les retraités et les salariés", l'intersyndicale revendique l'indexation des pensions selon le salaire moyen. "Je suis dans ma 19e année de retraite et on a toujours réclamé cette mesure car, même si je n'ai pas les chiffres exacts en tête, on a perdu beaucoup de pouvoir d'achat", indique Gilbert Pucheral, membre de l'Union locale de la CGT Alès et cheville ouvrière du rassemblement alésien du jour.
Ce dernier est aussi nostalgique des bulletins de pension en version papier qui lui permettaient de mieux s'y retrouver. D'autant que "13 millions de personnes sont écartées du tout numérique", affirme-t-il. L'intersyndicale a ainsi rédigé une pétition qui circulera jusqu'au mois d'octobre. Sur celle-ci figure une demi-douzaine de revendications, dont le fameux retour du bulletin de pension papier chaque mois par envoi postal.
Ce jeudi matin, la défense de l'accès aux soins pour tous et des services publics était également au centre des préoccupations des 70 manifestants alésiens, lesquels estiment à l'instar d'Alain Martin que "la rentabilité n’a rien à faire dans la santé".