ALÈS Un médaillé olympique distille ses conseils à la jeunesse
Le judoka français Larbi Benboudaoud, champion du monde en 1999, était au centre des échanges lors d'une visite matinale à la Maison de la Jeunesse ce samedi 3 juin. Sa virée alésienne se poursuivait ensuite avec une réception en mairie et des démonstrations sportives à la Halle des sports de Clavières.
"On n’a pas tous les jours l’occasion d’avoir à Alès un athlète de ce niveau là", a parfaitement résumé Marie-Claude Albaladejo, adjointe aux Sports de la ville d'Alès. C'est une sacrée pointure du judo mondial qui faisait escale dans la capitale des Cévennes ce samedi 3 juin. Invité par un ami d'enfance qui réside dans le quartier de Cauvel, Larbi Benboudaoud, 49 ans, vice-champion olympique aux JO de Sydney en 2000 (-66kg), champion du monde et deux fois champion d'Europe, s'est d'abord adressé à une vingtaine d'adolescents dans les locaux de la Maison de la Jeunesse.
Une intervention initiée par Élodie Guin, coordinatrice locale du projet éducatif de territoire (PEDT) d'Alès Agglomération. Reçu par la dernière nommée en compagnie du responsable des lieux Ferad Namar et de l'animateur Brandon Baptiste, celui qui était directeur de la haute performance du judo français jusqu'en décembre 2022 a distillé de précieux conseils à la jeunesse du territoire.
Les ados connaissaient Teddy Riner, pas Larbi Benboudaoud dont la réussite sportive a coïncidé avec celle du plus médiatique David Douillet. Alors, pour mettre en appétit la jeunesse qui ne savait pas grand chose de ce sport importé du Japon, le judoka avait fait le déplacement avec quelques gadgets. "Je vous ai ramené ma deuxième peau", a-t-il démarré, en sortant son "judogi", nom officiel de la tenue des judokas familièrement désignée "kimono".
Après quoi, l'ancien entraîneur de l'équipe de France féminine de Judo a sorti une vieille breloque à haute valeur symbolique : sa médaille d'argent glanée aux Jeux Olympiques de Sydney en 2000. Emerveillés, les adolescents l'ont faite circuler de mains en mains en la photographiant à de nombreuses reprises. Le "petit gars du 93" avait alors tout le loisir de faire le récit du cheminement ayant conduit à son obtention.
"J’ai commencé le judo à l’âge de 10 ans. J’en ai fait sur l’influence de mes frères qui en faisaient aussi. En cadets, j'étais loin d'être le meilleur mais à force de travail je suis devenu champion du monde en battant des mecs qui me battaient dix ans plus tôt", a raconté Larbi Benboudaoud. Une valeur "importante" a été le maître mot de sa carrière : le travail. "Je me définis comme quelqu’un de besogneux. J’ai accédé au haut niveau assez tardivement", analyse-t-il.
Paradoxalement, parce que le grade dans la discipline est davantage corrélé aux valeurs de l'esprit qu'à la performance, Benboudaoud est devenu haut gradé (7e dan) assez jeune, à tout juste 40 ans. Devant un auditoire attentif et intéressé, le vice-champion olympique a véhiculé les valeurs simples inhérentes au judo et au sport de manière générale, telles que le respect et la discipline. "Il n’y a pas de fatalité ! Chacun doit être en phase avec ce qu’il veut. Chaque individu doit prendre le chemin qu’il a envie de prendre", a-t-il exposé en guise de conclusion.
Une réception en présence d'une partie de l'équipe municipale l'attendait en mairie, dans la salle des États du Languedoc. Celui qui cherche à avoir "un petit pied-à-terre ici" s'est vu remettre quelques présents locaux par le président d'Alès Agglomération, Christophe Rivenq, lequel a martelé que "le sport et la culture sont les deux jambes sur lesquelles nous souhaitons que la jeunesse se développe". Parce que ce samedi était "une fête pour le judo", l'athlète avait rendez-vous en milieu d'après-midi à la Halle des Sports de Clavières pour des essais et démonstrations en présence des licenciés des clubs de la ville.