L’INTERVIEW Philippe Morel, nouvel entraîneur du FCBP : "J’ai toujours eu envie de revenir dans ce club"
À 57 ans, l’ancien entraîneur de Chusclan-Laudun Philippe Morel reprend les rênes de l’équipe première du FC Bagnols-Pont.
Un club qui sort d’une saison ponctuée d’une relégation en R2, même s’il reste encore un espoir de voir le club repêché en R1. Mis en lumière il y a deux ans et demi à la faveur de l’épopée du FCCLA en Coupe de France, qui avait vu ses joueurs se hisser jusqu’au 7e tour face au Nîmes Olympique, Philippe Morel est entre-temps passé par Uzès avec son ami Stéphane Saurat en fin de saison dernière. Il revient dans un club qu'il a connu en tant que joueur avec dans l’idée d’« inverser la dynamique » d’un club qui reste sur deux relégations successives. Interview.
Objectif Gard : Dans quel état d’esprit revenez-vous dans ce club, que vous avez connu en tant que joueur ?
Philippe Morel : J’ai connu les entités précédentes, avant la fusion. J’ai joué à l’Indépendante de Pont-Saint-Esprit pendant neuf saisons, durant lesquelles on a notamment joué un 32e de finale de Coupe de France face à Monaco à Alès, puis à Bagnols deux ans, donc onze ans sur l’entité avant la fusion. Quand Amar (Kouadri-Henni, le président du FCBP) m’a appelé, je lui ai dit que j’avais toujours eu envie un jour ou l’autre de revenir dans ce club. J’ai toujours eu une affection pour ce club, mes neuf ans à l’Indépendante ont été mes plus belles années sportives, le lien est indéfectible. Le club a changé d’identité, mais il fait partie du FCBP, et si je n’avais jamais entraîné ce club, ça aurait été une frustration. Et si aujourd’hui le président et le bureau me donnent cette opportunité, c’était le quatrième ou le cinquième entretien que j’avais ici avec les bureaux précédents, on se tournait autour.
Vous arrivez dans un club qui a connu des jours meilleurs...
L’image du club n’est pas très reluisante et il y a surtout la dynamique sportive, avec deux descentes d’affilée. Mais ou on constate la situation, ou on essaie d’inverser la dynamique pour relancer le club. Car malgré cette dynamique négative, les joueurs restent attachés au club, je me souviens de la montée en National 3 avec 80, 90 % de joueurs issus du club, ce qui est très rare à ce niveau. Alors l’idée est de remobiliser les joueurs en place et étoffer le groupe avec des joueurs issus du club mais éparpillés.
Justement, l’effectif va-t-il beaucoup bouger ?
Pour le moment, il n’y a que Walid El Kalaï qui part, il a signé à Uzès. Quatre ou cinq joueurs, qui ne sont pas du coin, vont repartir ou ne seront pas conservés. L’idée est de repartir avec les autres, intégrer quelques jeunes U20 qui ont fait une belle saison, et étoffer l’effectif avec cinq, six, sept joueurs locaux qui ont déjà porté ce maillot et qui ont envie de redorer le blason du club. Pour le moment il y a trois signatures : mes deux garçons, Jules (défenseur central, NDLR) et Léo (milieu, NDLR), que je n’ai pas poussés à signer mais qui voulaient venir, le latéral gauche originaire de Pont-Saint-Esprit, Nicolas Bonnet, qui a passé cinq ans au centre de formation de Montpellier, et je dois finaliser des joueurs pour étoffer le groupe, amener de la concurrence aussi. Ce seront des joueurs qui viendront pour apporter une plus-value, pas pour gratter des sous, mais pour participer à un projet sportif.
Quel est l’objectif de cette saison ?
Quand ton club a goûté à la R1, au niveau national, bien sûr que tu as envie d’y regoûter. Mais je prends match après match. Une fois qu’on aura l’effectif, il faut que la mayonnaise prenne. On a la volonté car on est des compétiteurs, et s’il n’y avait pas eu un problème administratif (un forfait de la réserve qui a entraîné un retrait de trois points, NDLR), le club serait toujours en R1. On sera peut-être repêchés, mais ça ne changera pas le recrutement. Alors oui, on a envie de remonter, mais je connais le football, on peut avoir un super effectif sans que ça se passe bien. Mon objectif c’est c’est de tirer 100 % du groupe que j’ai, il faut que les joueurs adhèrent à mon discours et à ma méthode. C’est le terrain qui décide, mais évidemment que le FCBP n’a pas envie de rester en R2.
Comment définiriez-vous votre style de jeu ?
Je suis un pragmatique. Je n’ai pas de style de jeu, je m’adapte en fonction des joueurs que j’ai, en essayent de trouver la meilleure formule, la meilleure animation pour tirer 100 % d’un groupe et gagner des matchs. Ce qui compte c’est le résultat à la fin.
Vous arrivez avec un adjoint, Lucas Rodriguez.
Il était le capitaine d’Uzès, il nous avait annoncé la saison dernière que ce serait sa dernière, à 42 ans tout de même. Je ne voulais pas venir seul, j’ai pensé à Lucas car c’est un vrai passionné, qui habite dans les coin et a joué à Bagnols pendant quatre saisons. C’est un vrai caractère, il apporte son dynamisme, son expérience de joueur, et il a faim, il a envie d’apprendre. Et c’est un vrai meneur d’hommes.
Reprise de l’entraînement le 29 juillet, pour « une préparation longue, éreintante, avec quatre entraînements par semaine », précise le coach, avant la reprise du championnat le 8 septembre.