FAIT DU JOUR Nîmes Olympique, une demi-saison en enfer
En position de relégables, les Crocodiles vivent une saison catastrophique. Les résultats sont décevants, l’avenir du club est incertain sur le terrain et en dehors. Alors que la phase des matchs aller est presque terminée, Nîmes Olympique est au bord du gouffre. État des lieux d’un club en grand danger.
Le 17 mai prochain, les rues de Nîmes vivront au rythme de la feria de Pentecôte. Mais quelle sera l’ambiance au stade Francis-Turcan de Martigues où les Crocodiles clôtureront leur saison 2023-24 ? La joie et le soulagement seront-ils au rendez-vous ? La Venise provençale sera-t-elle le théâtre d’une descente vers le National 2, un niveau que les Crocodiles n’ont jamais connu ? Il est encore trop tôt pour répondre à ces question mais, quasiment à la mi-parcours (16 matchs joués sur les 17 de la phase aller), le bilan est désastreux.
3 victoires en 16 journées
Le juge de paix est le classement et le NO y pointe à une peu glorieuse seizième place, synonyme de relégation en N2 (l'équivalent de l'ancienne D4). La situation n’est pas rédhibitoire, mais elle est très inquiétante. Les Crocodiles n’ont remporté que trois rencontres (Nancy, Cholet et Niort) et marqué que 15 buts. C’est donc en tant que relégable que le NO passera les fêtes de fin d’année et Frédéric Bompard, l’entraîneur nîmois, est lucide sur les capacités de son équipe : « On manque indéniablement de talent, beaucoup d’équipes sont supérieures à nous. Je ne suis pas un alchimiste, je ne sais pas transformer le plomb en or. Il y a lieu de s’inquiéter. » Le technicien a raison et la bonne volonté des joueurs ne suffit pas.
« Le groupe manque de caractère, de talent offensif et de vitesse. On a du mal à amener les joueurs arrivant d’un niveau en dessous au niveau national », abonde Sébastien Larcier, le directeur-sportif. La solidité défensive affichée en début de saison a volé en éclat et le secteur offensif est "Mbina-dépendant", même si les cinq buts marqués par le nouvel international gabonais n’ont rapporté que trois points sur les seize récoltés par les Nîmois. Le passage en 4-3-3, victorieux au stade Geoffroy-Guichard, avait suscité un espoir qui n’a pas survécu à la défaite contre Goal FC, une semaine plus tard.
Un ou deux joueurs recherchés
Les causes sont identifiées et il faut désormais trouver les solutions. Dans de telles situations, l’entraîneur en fait souvent les frais en étant remercié. Le club tente alors un choc psychologique, qui n’est jamais garanti et ce n’est d'ailleurs pas l’option choisie. « Je vois le professionnalisme qu’il amène dans les séances d’entraînement : ça ne fait pas de doute qu’il est l’homme de la situation. Mais il y a une direction et j’irai la voir pour savoir s’il elle est toujours alignée avec moi sur ce sujet », expliquait le directeur sportif à l’issue de la défaite face au Goal FC le 15 décembre dernier.
Alors, il faudra indéniablement recruter. Sébastien Larcier a déjà des idées en têtes : « Trouver des profils différents avec du peps offensif, une capacité à déstabiliser l’adversaire et amener un peu de folie. » Mais les volontés du staff vont certainement se heurter à la réalité nîmoise. « Pour recruter, il faut des sous et est-ce qu’on en a ? Je n’en sais rien ! », s’interroge Frédéric Bompard. Le directeur sportif sait aussi qu’il ne sera pas facile de dénicher les perles rares au vu de la situation : « Ce n’est pas dans ces conditions que Nîmes va être attractif. »
1 294 spectateurs de moyenne au stade des Antonins, 760 sur les deux derniers matchs
Pour se sauver, les Crocodiles n’ont pas, pour l’instant à domicile, bénéficié du soutien de leurs fans. « Contre Goal FC, Il y avait moins de monde que d’habitude », constate le coach après le match qui n’avait attiré que 772 personnes. Les chiffres sont terribles puisque l’on constate que le stade des Antonins n’a accueilli que 11 649 spectateurs en neufs rencontres, pour une moyenne de 1 294 personnes. Cette dernière tombe à 760 sur les deux derniers rendez-vous (Orléans et Goal FC).
17 points abandonnés à domicile en neuf rencontres
« C’est dur de ne pas avoir ce petit soutien en plus », déplore Sébastien Larcier qui a certainement noté que le NO avait perdu ses trois derniers matchs à domicile et qu’il avait déjà abandonné 17 points à la maison. La désaffection des tribunes nîmoises est en partie dû au rejet des supporters envers Rani Assaf, l’actionnaire principal de Nîmes Olympique. Pour ce dossier, il n’y a pas de perspective d’amélioration. Dans ce cotexte négatif, les Crocodiles vont devoir décrocher un maintien qui semble bien mal embarqué. Et vogue la galère.