GARD Des coquelicots plutôt que des pesticides
500 rassemblements étaient organisés à travers la France entière. Trois avaient lieu dans le Gard à Nîmes, Alès et Villeneuve. Le mouvement prévoit nationalement un rassemblement tous les premiers vendredis du mois.
C’était un deuxième rendez-vous pour le collectif nîmois qui participe à la lutte contre le lobby des pesticides. « Le principe, c’est d’avoir une vie saine, une nourriture saine et une vie démocratique saine. Nous avons fait une première tentative en 2007 mais aujourd’hui, avec l’essor des réseaux sociaux, c’est beaucoup plus simple de toucher les gens. Nous en sommes presque à 400 000 signatures. C’est exceptionnel pour un sujet de société ! », explique le bateleur nîmois qui représente le collectif " Nous voulons des coquelicots ".
Une cinquantaine de personnes était présente ce vendredi soir devant la mairie de Nîmes pour signifier une envie divergente. Des questions ? Des débats ? Le collectif était là pour s’expliquer et expliquer. « Approchez-vous, nous n’avons rien à vendre mais tout à échanger ! Signez l’appel, posez des questions, récupérez nos coordonnées. Le consumérisme est la racine de tous nos maux, débattons. Que pensez-vous des naissances d’enfants mal formés ? », poursuit l’orateur qui rabat un public croissant de minute en minute. Et une personne de l’assemblée de répondre, « il y a des lobbies très puissants et d’énormes enjeux. On se réveille peut-être trop tard. Les lanceurs d’alerte sont importants ».
À Villeneuve, ils étaient quelques uns à s’être rassemblés ce soir dans le vent froid devant la mairie. « Nos revendications sont simples : zéro pesticides pour avoir des coquelicots, des bleuets et des oiseaux », explique Marie-Josée Durand du Club des amis de la nature et des animaux. Une manifestation tenue devant la mairie « car nous sommes villeneuvois, ce n’est pas dirigé contre la mairie, mais pour donner l’exemple », précise la militante de la nature.
Certains des manifestants, venus du parti Génération.s lancé par Benoît Hamon, se font plus critiques contre la municipalité : « la défense de la biodiversité, c’est aussi d’autres sujets comme le projet de ZAC des Bouscatiers. Il ne faut plus consommer d’espaces naturels supplémentaires. Nous devons aussi agir localement », lance ainsi Frédéric Joubert, animateur du comité local du mouvement politique. Et, comme l’a rappelé une autre manifestante, le message s’adresse aussi aux particuliers qui utilisent encore les pesticides.
À Alès, près d’une centaine de personnes s’est rassemblée sur le parvis du Cratère pour faire la peau aux pesticides. « Les deux plans écophyto du gouvernement qui visaient à réduire l’utilisation des produits phytosanitaires sont un véritable échec », souligne Claude pour le collectif alésien. « L’utilisation des pesticides est de plus en plus importante. Les sols et les cours d’eau sont pollués et la perte de la biodiversité est alarmante. Tous les feux sont au rouge », ajoute-t-il.
La création de collectifs aux quatre coins de l’Hexagone a vocation à « faire pression sur les politiques pour mettre en place des vraies mesures. » Pour y parvenir, le mouvement des Coquelicots souhaite mobiliser la société civile et recueillir cinq millions de signatures d’ici 2020. « Si on réussit ce pari, ce sera difficile pour les politiques d’ignorer cet appel et de l’écarter d’un revers de main », indique Claude. Des rassemblements seront organisés tous les premiers vendredis du mois pour tenter de relever le challenge.
Élodie Boschet (à Alès), Thierry Allard (à Villeneuve) et Anthony Maurin (à Nîmes)