PONT-SAINT-ESPRIT La députée Chapelier en visite au Groupe Émile, PME familiale et ambitieuse
C’est une PME familiale florissante qu’est venue visiter la députée La République en marche (LREM) de la 4e circonscription, Annie Chapelier, jeudi matin.
L’occasion pour l’huilerie Émile Noël, devenue en septembre le Groupe Émile, de présenter ses ambitions et ses nombreux projets, mais aussi de faire remonter quelques doléances à la parlementaire. C’est d’ailleurs tout l’objet de ces visites, impulsées par la Jeune chambre économique (JCE) de Bagnols et du Gard rhodanien. « L’idée est d’échanger sur les difficultés des PME et de faire la promotion du CV citoyen, qui valorise les compétences acquises dans le monde associatif », explique Aurore Jorda, de la JCE Bagnols.
Des difficultés, le Groupe Émile en a connu et surmonté en 98 ans d’existence, comme le gel en 1956 qui tuera presque tous les oliviers et obligera l’entreprise à diversifier ses huiles. Aujourd’hui, l’entreprise spiripontaine est tout simplement le leader français du marché des huiles bio, un marché sur lequel elle a été pionnière en s’y lançant dès 1972. L’entreprise compte plus de 70 salariés, une gamme d’huiles et une autre de cosmétiques bio vendues en magasin spécialisé dans une trentaine de pays et fournit des huiles à des grands noms du marché des cosmétiques, comme l’Oréal, Yves Rocher ou Estée Lauder. Elle a réalisé 33 millions d’euros des chiffre d’affaires en 2017, « avec une stratégie qui est de multiplier par deux le chiffre d’affaires dans trois ans et de passer la barre des 100 millions d’ici six ans », affirme le président David Garnier, arrière petit-fils du fondateur.
Des fonds... allemands d’aide au développement !
Pour y parvenir, le Groupe Émile compte « faire rentrer dans entreprises familiales dans le groupe », poursuit David Garnier, mais aussi investir la grande et moyenne distribution avec une nouvelle marque d’huiles toujours bio, lancée il y a quelques semaines, Le Moulin de mon père. Une stratégie qui passe également par l’export : « Nous achetons en France tout ce qu’on peut acheter en France, mais nous exportons 25 % de notre production, note le président. Nous sommes à l’export depuis plus de 30 ans, mais nous voulons encore le développer. »
Le tout en partant d’un site de production et d’un siège, à Pont-Saint-Esprit, « car il est important de garder ses racines », estime le patron. L’entreprise emploie également une trentaine de personnes au Mali et a monté une usine pour extraire l’huile d’avocat en Guinée. Bref, un beau développement, mais qui aurait pu être « beaucoup plus rapide », affirme David Garnier. En cause, les aides publiques au développement, avec un paradoxe : « nous nous sommes faits subventionner par des fonds allemands d’aide au développement, de 300 000 euros. En France nous n’avons presque rien eu », lance le chef d’entreprise. « Les allemands sont très efficaces sur les aides au développement, la France pas du tout », reconnaît Annie Chapelier, très intéressée par l’exemple de l’entreprise spiripontaine pour alimenter les réflexions sur le sujet.
Et pourquoi pas faire évoluer ces dispositifs qui doivent, en théorie, mettre de l’huile dans les rouages de l’économie.
Thierry ALLARD