LE 7H50 de Jérome Talon : « À Nîmes, En Marche! se tire une balle dans le pied »
Municipales 2020. Las des chicayas entre les comités nîmois, le patron d'En Marche dans le Gard appelle ses ouailles à se concentrer sur le fond, avant qu’il ne soit trop tard…
Objectif Gard : Belle ambiance, à Nîmes, entre les animateurs des comités locaux (relire ici). En tant que référent du mouvement, comment analysez-vous cette situation ?
Jérome Talon : Je suis atterré du manque de perspective de certaines personnes. Je ne donnerai pas de noms, ça m’évitera des soucis. Quand on veut remporter une élection, ça implique forcément de travailler avec des gens différents. Mais à Nîmes, certains passent un temps infini et une énergie folle à se taper dessus. Ils se tirent une balle dans le pied. C’est regrettable.
Quelle marge de manœuvre avez-vous pour siffler la fin de la récréation ?
Si je leur demande d’arrêter de parler à la presse, on dira que le mouvement est muselé. Ça ne sert à rien. Écoutez, ce sont des adultes, ils sont grands, vaccinés et a priori intelligents. Ceux qui ont envie d’avancer travaillent, comme c'est le cas avec Jean-Paul Donny qui essaie de coordonner les comités. Je rappelle juste à certains que nous sommes à cinq mois des Européennes. Ils feraient mieux de s’y consacrer, sinon on pourrait se réveiller avec la gueule de bois. On aura ensuite le temps de se consacrer aux Municipales. Voilà le message que je martèle.
L’origine de ces querelles ne vient-elle pas de l’organisation même du mouvement ? Les animateurs locaux sont très politisés : député, ex-collaborateurs d’élus…
Moi, je ne vais pas jeter le bébé avec l’eau du bain puisque je ne me considère pas comme un jeunot en politique (Jérome Talon était adhérent du PS, NDLR). J’ai estimé qu’il fallait évoluer, renouveler nos pratiques, en travaillant avec des gens d’horizons divers. Ceux qui étaient déjà en politique et qui ont voulu continuer à s’investir, c'est très bien. Mais faisons-le sans avoir la volonté de nuire. En plus, à Nîmes comme pour huit autres communes de plus de 9 000 habitants, le candidat sera choisi par la direction nationale. Certains feraient donc mieux de se concentrer sur le projet !
Enfin, nous démarrons l'année. Comment votre mouvement entame-t-il 2019 ?
L’impérieuse nécessité, c’est le grand débat national (pour tenter de répondre à la crise des gilets jaunes, NDRL). Je veux que les adhérents s’y impliquent et fassent également remonter un certain nombre de propositions. Après bien sûr, il y a les Européennes. Le 16 janvier à 18h30 à Pablo Neruda, La République en marche présentera ses vœux. Ils seront suivis d’une conférence sur l’Europe, avec la présence du conseiller politique au Parlement européen, Bertrand L'huillier.
Propos recueillis par Coralie Mollaret