Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 24.02.2019 - abdel-samari - 5 min  - vu 3635 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

Comme tous les dimanches, Objectif Gard vous propose son cocktail d’indiscrétions politiques. Un apéritif hebdomadaire à déguster sans modération !

Julien Sanchez a encore frappé. Il est fort pour faire parler d’une ville qui n’aurait aucune visibilité sans ses coups de com’. La communication érigée au rang d'action politique à part entière. Comme la propagande en son temps, elle est devenue nécessaire pour rassembler les troupes et tenir leur esprit enflammé. En parlant de flamme, celle du Rassemblement national illustre parfaitement la nouvelle communication des élus du XXIe siècle. Julien Sanchez, maire de Beaucaire (4ème ville du département) et accessoirement porte-parole du parti, en connaît les moindres aspects. Communiquer, c’est aussi son métier et à 35 ans autant dire qu’il a l’avenir devant lui. On se rappelle des menus de substitution... Mais aussi en tant que président du groupe RN à la Région, il n’a de cesse de traquer Carole Delga, la présidente d’Occitanie. Il y a quelques semaines, il avait même sorti un carton d’invitation typique à l'occasion de l'inauguration des travaux du Cours Sadi Carnot et du Quai de la Paix à Beaucaire. On pouvait y lire le montant total du projet (2,2 millions d'euros, NDLR) mais également la participation financière des partenaires dont le 0 pointé donné par la Région. Idem pour la halte SNCF délaissée et une vidéo qui a été vue par des milliers de personnes. Usant des influences de son territoire, il joue également avec la députée Françoise Dumas comme ce fut le cas lors de l’organisation du grand débat national à Beaucaire en début de semaine. Invitée absente car ne répondant pas, fort logiquement, aux convocations d'un élu local cherchant uniquement à l'affrontement de forme, Françoise Dumas était présente bien malgré elle. Julien Sanchez avait placé le portrait de la députée sur un siège a côté de lui et a passé sa soirée a rappeler à l’assemblée qu’elle n’avait pas voulu se déplacer. Ses soutiens ont même distribué un tract peu élégant aux abords du Casino municipal où se déroulait ce débat estampillé 100% RN. Julien Sanchez a simplement oublié une réalité : la députée n'est pas les mains croisées à Paris. Elle fait son travail pour lequel elle a été élu en 2017 sur la circonscription chère au maire de Beaucaire. Cette communication outrancière à ses limites. En attendant, on parle de Beaucaire… Mais à quel prix ? Le travestissement de la réalité ?

Richard Flandin d’une rive à l’autre. Richard Flandin prendrait-il du recul avec la politique ? La question mérite d’être posée à la lecture d’une annonce légale publiée le 12 février 2019 dans Le Réveil du midi. On y apprend que l’adjoint au maire de Nîmes, délégué à la voirie et aux aménagements, vient de constituer une société de conseil, « Rive droite, rive gauche ». Ça ne s’invente pas ! Une société de conseil qui porte presque le même nom que « Rive droite, rive gauche consulting », autre société dont le nom de Richard Flandin apparait et qui était domiciliée à Arles depuis 2006. Ainsi a-t-il l’intention de prodiguer des conseils et autres techniques de lobbying aux entreprises désireuses de décrocher de juteux marchés publics. L’adjoint nîmois Les Républicains, qui a navigué des deux côtés des rives du Rhône entre Arles et Nîmes avec un succès politique peu convaincant, marcherait-il sur les traces de son ancien mentor, François Fillon, reconverti un temps dans le Conseil et les affaires ? Richard Flandin, déjà lobbyiste pour le compte de la compagnie Suez, poursuit donc sa carrière dans le négoce. Il va devoir marcher non pas sur l’eau cette fois, mais bien sur des œufs. Car son mandat municipal l’a propulsé à la tête de deux sociétés d’aménagements, la Société d’aménagement du territoire nîmois (SAT) et la SPL Agate, qui agit pour le compte de la Ville. Et la question brûle les lèvres : comment l’adjoint au maire et président de deux sociétés d’aménagement pourrait conseiller des boîtes ou des élus dans des dossiers sur lesquels il est susceptible d’intervenir ? Flandin clapote entre deux eaux et un tel mélange des genres commence à faire jaser, y compris dans les couloirs de la mairie. Que ce soit côté "rive Droite" ou "rive Gauche", d’ailleurs.

Le successeur. À Uzès, les Municipales promettent d’offrir du spectacle. Parmi les prétendants, l'ex-député Fabrice Verdier qui pourrait s'allier avec le maire sortant, Jean-Luc Chapon. Défait aux Législatives, le socialiste reste maire de Fons-sur-Lussan et conseiller régional. En début d’année, M. Chapon, qui est aussi président du Pays de l’Uzège, l’a choisi pour occuper la vice-présidence déléguée au tourisme. Un nouveau signal envoyé aux électeurs. Élu maire de Fons depuis 18 ans, M.Verdier doit préparer sa succession et proposer en 2020 un remplaçant aux 230 habitants de sa commune. Selon nos informations, son adjoint Jean-Bernard Guihermet tiendrait la corde. Réponse officielle en automne prochain.

(Photo : Philippe Gavillet de Peney/Objectif Gard)

Quand l'exemple vient d'en haut. Non content de rouler carrosse qu'ils aimeraient nous voir tirer - des carrosses qui, soit dit en passant, sont financés par de l'argent public -, certains hauts fonctionnaires ou élus s'arrogent, en plus, régulièrement le droit de snober la loi et les règlements, qui comme chacun sait s'appliquent à tous... ou presque. Dernier - mauvais exemple - en date, cette somptueuse autant que somptuaire limousine noire, ornée de sa cocarde tricolore et d'une étiquette sur laquelle on pouvait lire "Véhicule appartenant à l'État", garée lundi matin sur un emplacement interdit devant le collège Lou Castellas de Marguerittes où la rectrice d'Académie était en visite. Pour la petite histoire, le parking situé à 20 mètres de là regorgeait de place inoccupées... Privilèges, vous avez dit privilèges ?

Liquidation du syndicat mixte de l’aéroport : sacrées turbulences. Le dossier du syndicat mixte de l’aéroport a atterri sur le bureau d’Yvan Lachaud avec quelques fracas. On se souvient de l’épisode où le président de l’Agglo avait pris les rênes du site aéroportuaire des mains de la ville de Nîmes. Depuis, les audits se sont succédé, démontrant que la gestion précédente de l’aéroport n’était pas de haut vol : audit financier de l’Agglo, audit du receveur métropolitain et rapport en préparation de la Chambre régionale des comptes, chacun y est allé de son couplet et de son analyse. Le dernier nommé s’annoncerait d’ailleurs un rien urticant… Mais le problème est ailleurs. Il concerne le casse-tête constitué par la liquidation du Syndicat mixte. Entre une trésorerie exsangue, un partenaire qui a volontairement disparu des radars (Alès Agglo) ou un autre qui ne veut plus mettre autant d'argent sans investissement véritable (le Département), la procédure de liquidation s'avère à haut risque pour Nîmes métropole qui pourrait devenir le dindon de la farce. Et se retrouver avec une sacrée ardoise à régler…

Un café sinon rien. Est-ce l’échéance des municipales ou juste un désir de changer d’air ? En tout cas, un des proches d’Yvan Lachaud, le jeune centriste Corentin Carpentier, a des fourmis dans les pattes. Le chargé de mission, animateur du groupe « Centriste et indépendant » à Nîmes métropole, jette l’éponge. Selon nos informations, dans quelques semaines il devrait quitter ses fonctions pour aller... ouvrir un bar à tapas, rue Fresque dans l’Écusson, non loin du fameux 421. Plus connu pour son engagement d’aficionado et de défenseur des traditions que pour sa pensée politique, le jeune chargé de mission a l’intention de transformer l’or en… bar. C’est tout le mal qu’on lui souhaite. Dans les couloirs de la mairie de Nîmes, certains n’ont pas manqué d’ironiser en commentant l’information : « C’est la fuite des cerveaux à Nîmes métropole. »

La rédaction

Abdel Samari

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