FAIT DU JOUR Bernard Clément : « Le Tram’train de la Vaunage, c’est la modernité ! »
Depuis plusieurs mois, l’élu Communiste de Domessargues réfléchit à un moyen rapide et écologique pour desservir les communes de la Vaunage. Une étude de faisabilité sur « le Tram’train » doit être lancée en février par Nîmes métropole.
Objectif Gard. : M.Clément, vous êtes un élu de Leins Gardonnenque, pourquoi vous intéresser à la Vaunage ?
Bernard Clément sourit : Je vous rassure, je n’ai pas déménagé et je n’ai pas de maîtresse là-bas ! Je m’intéresse à ce secteur en ma qualité de vice-président du Scot Sud Gard (Schéma de cohérence territoriale ), délégué aux transports. La semaine dernière, nous avons révisé ce Schéma en insistant sur la nécessité de développer les gares. Le train est un moyen de développement économe en énergie et respectueux de l’environnement.
Votre projet de Tram'train partirait de la gare de Saint-Césaire à Nîmes. Tout d'abord, pouvez-vous nous dire quelques mots sur cette gare ?
Beaucoup de trains y passent avec la ligne Nîmes-Montpellier et le raccordement à celle du Grau-du-Roi. À l’origine, Saint-Césaire était un nœud ferroviaire raccordant Nîmes à Sommières (24km). C'était un itinéraire de détournement en cas de pépin. À l’époque, on ne se déplaçait pas en voiture donc il fallait anticiper le moindre problème. Aujourd’hui, une partie de cette ligne (de Caveirac jusqu’à Calvisson) a été transformée en voie verte. Un axe doux créé par le Conseil départemental qui a préservé la plateforme et l’infrastructure de la voie au cas où, un jour, on reviendrait à un mode de transport collectif sur un site propre.
« J'estime à environ 27 M€
le tronçon Nîmes-Caveirac »
Et pour vous, ce jour est arrivé ?
La Vaunage, c'est 22 000 véhicules jours qui passent par la RD 40. Vous avez vu les embouteillages... À partir de cette ancienne ligne Nîmes-Sommières, on aimerait réactiver, dans un premier temps, le tronçon de 6,2 km Saint-Césaire-Caveirac. Comme la ligne existait dans le passé, nous n’avons pas besoin d’acquérir des terrains, ni de procéder à des expropriations. Il suffit juste de remettre des rails et de la signalisation. Nous avons proposé à Nîmes métropole une étude de faisabilité (inscrite lors du conseil communautaire du 3 février, ndlr).
On connaît déjà le Tram’bus qui est surtout un bus… Et maintenant le Tram’train qui lui, serait surtout un train, non ?
Non, la différence réside dans le nombre d’arrêt. En train, les arrêts sont espacés de plusieurs kilomètres contrairement au tram où ils sont beaucoup plus rapprochés. La SNCF a développé un modèle comparable au TER il y a une grosse quinzaine d’années. L’infrastructure a déjà été mise en place à Mulhouse.
Le tramway est un mode de déplacement coûteux. C’est d’ailleurs pour ça que le président de Nîmes métropole, Yvan Lachaud, a privilégié le TCSP (Transport collectif en site propre) pour la ligne est-ouest.
Les lignes de tramway n’ont rien à voir avec les lignes de Tram’train. En moyenne, on est à 17M€ le kilomètre. Ça peut monter à 25 M€ quand vous avez des infrastructures supplémentaires à créer. Comme je vous l'ai dit, pour la Vaunage, nous n'avons rien à démolir ni à acquérir puisque la ligne existait avant ! Aucun aménagement urbain n'est à réaliser contrairement au tram’bus. Et le centre de maintenance pour le matériel roulant existe déjà à Nîmes.
Que serait le coût d’un tel projet ?
On ne peut pas avancer vraiment des chiffres... Moi, j'estime à environ 27 M€ le tronçon Nîmes-Caveirac. L’objectif est de lancer cette étude en parallèle de celle de l'Agglo sur le déplacement de la gare Saint-Césaire à 800 mètres, sur l’avenue Pavlov pour faire de l'intermodalité en la reliant au TCSP.
Avec votre projet, plus besoin d’extension du TCSP à l’ouest de l’Agglo ?
C'est ça. On peut réaliser un pôle d’échange multimodal entre le Tram'train et le Tram'bus, un peu avant la pépinière au niveau de l'ancien pont. Certains voyageurs pourront descendre pour rejoindre l’hôpital en Tram’bus. D'autres pourront rester et converger vers la gare de Nîmes-Saint-Césaire ou celle de Nîmes centre. On donnera ainsi un peu d’air à la Vaunage, touchée par les embouteillages !
Vous allez toutefois à contre-courant de l’Agglo de Nîmes qui souhaite développer le TCSP.
L’Agglo veulent faire des Tram’bus et des bus. Or aujourd’hui, nous devons répondre aux enjeux environnementaux. On a aussi un problème de consommation des territoires agricoles. La réalisation du Tram'train, c’est zéro consommation d’espace. Si l'on crée un Tram’bus c’est encore des centaines d’hectares qui vont disparaître. Le Tram'train dans la Vaunage, c'est la modernité !
« Pas d’opposition entre le Train’tram et la voie verte »
Le Conseil régional est en charge du développement ferroviaire. Son vice-président Communiste en charge des transports, Jean-Luc Gibelin, est-il votre allier ?
Il s'est dit favorable à ce que l’on puisse étudier cette possibilité. Toutefois, la Région n’a toujours pas reçu la demande de co-financement de l’Agglo de Nîmes métropole pour l’étude...
Enfin, votre projet a l’air séduisant mais que deviennent les voies vertes ?
S’il faut, on la déplacera. Faire une voie verte, ça ne coûte pas cher. En tous cas, beaucoup moins cher qu'un Tram’bus. Il n’y a pas d’opposition entre le Train’tram et la voie verte. Elle nous paraît indispensable à préserver et à prolonger.
Propos recueillis par Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com