FAIT DU JOUR Bagnols/Cèze : vers un budget 2021 "optimiste" mais "bourré d'incertitudes"
Ce mardi, à 17h, le conseil municipal de Bagnols/Cèze se réunira à la salle multiculturelle. Au menu, le vote du budget primitif 2021. Le maire, Jean-Yves Chapelet, en a présenté au préalable les grandes lignes et la mécanique qu'il a suivie pour composer avec les incertitudes de la crise sanitaire.
C'est un budget "bourré d'incertitudes" et "moins politique que d'habitude" qu'a présenté le maire pour 2021. La faute à la crise sanitaire et à son "environnement qui évolue au jour le jour. Il va falloir qu'on s'adapte et qu'on ait une agilité permanente dans l'exécution". Les délibérations modificatives risquent d'être légion cette année.
Bien décidé à ce que la collectivité ne se "replie par sur elle-même", le maire déroule un "budget avec une écriture optimiste". D'autant que "comme le président de la République l'a rappelé, le plan de relance va passer avant tout par les collectivités", précise Jean-Yves Chapelet.
La Ville garde le cap de ses priorités inscrites sur le document de campagne. À savoir la sécurité et l'éducation. "Par contre, on a deux nécessités qui viennent s'additionner : la transition écologique et on a une nécessité de modernisation de nos procédures administratives. Et on a plus que doublé le fonctionnement pour cette modernisation." Et ça passe aussi par des investissements lourds : 150 000 € pour cette première phase de déploiement. Il y en aura cinq autres ! Le premier magistrat prévoit aussi des adaptations sur la culture, les festivités et le commerce local qui sont suspendues aux évolutions du covid.
Contraindre le fonctionnement pour compenser les faibles rentrées fiscales d'une ville pauvre
Particularité de ce budget : le conseil devra le voter sans les taux 2021. Pas de panique, il s'agit d'une réforme en cours. "Ce qu'il y a en bas de la feuille d'impôt ne devrait pas bouger, mais la répartition entre les collectivités va évoluer", vulgarise le maire.
Quant aux aides publiques, elles arriveront entre mars et juin. La dotation globale de fonctionnement (DGF) (2,88 millions €) devrait diminuer un peu, rattrapée par la dotation de solidarité urbaine (DSU) (3,5 millions €) et une bonne part de fonds de compensation pour la TVA. Au total, la ville de Bagnols devrait recevoir 5,660 millions d'euros de dotations étatiques. Complétées par les impôts et taxes pour 17 millions. Ce qui porte l'ensemble des recettes de la commune à 25 millions d'euros.
Le maire s'astreint également à sortir un autofinancement à 2,5 millions chaque année minimum (ce qui est économisé en fonctionnement qui est reporté en investissement, NDLR) pour "ne pas se mettre en difficulté". Il veut vraiment "tenir le fonctionnement" pour compenser le faible potentiel fiscal de Bagnols qui demeure une ville pauvre. La mairie de Bagnols emploie plus de 300 équivalents temps plein. Sur le total des dépenses de fonctionnement à 23 millions, rien que les charges du personnel représentent 12,8 millions d'euros.
Le budget fonctionnement va donc baisser de 1% et élus et services sont aussi tenus d'établir une feuille de route pour grapiller toutes les économies possibles. Par contre, le maire ne veut pas léser les 300 associations bagnolaises qui sont pour la plupart à l'arrêt et maintient toutes les subventions.
7 millions d'investissement contre 8,5 millions l'année dernière
Passons à l'investissement. Son budget à 7 millions d'euros cette année a diminué de 1,5 million d'euros par rapport à 2020. On le rappelle, si la commune peut dépenser, c'est grâce à son autofinancement à 2,5 millions, la réversion du FC TVA (1 million normalement) et l'emprunt fixé à 3 millions cette année. Mais il peut baisser selon les rentrées d'argent de la commune. "On peut investir car nous faisons du fonctionnement serré et nous continuons à nous désendetter. Le capital de la dette s'élevait à 2,7 millions en 2017 à 2,2 millions cette année", poursuit le maire, s'appuyant sur le dernier rapport de la chambre régionale des comptes "dithyrambique" avec seulement "deux recommandations".
Et si le document reconnaît une bonne gestion, c'est aussi parce que les équipes "se donnent" pour candidater aux nombreux dispositifs. Il est vrai que la Ville bénéficie de plusieurs effets de levier : l'Anru, Cœur de ville, ATI Feder, plan de relance, Fisac, Territoire d'industrie : "Je mets un euro, le but que je recherche c'est qu'en face, il y ait 1,5 ou 1,6 €. [...] Quand je refais Langevin ou Bourg-neuf, c'est 60-70% d'aides en face."
Construction de la nouvelle Pyramide, travaux dans les écoles, développement des pistes cyclables...
Parmi les principaux investissements, il y a évidemment l'érection de la nouvelle Pyramide. Le début des travaux s'élève à 1 500 000 € avec 830 000 € d'aides supplémentaires. Dans le domaine sportif, la construction d'une nouvelle salle polyvalente à Saint-Exupéry pour 200 000 €. L'idée étant à terme de déplacer le club-house du rugby dans des nouveaux locaux et de récupérer la dalle pour faire du logement étudiant. La toiture de l'école Célestin-Freinet va être refaite. Un ascenseur va être installé à l'école Jean-Jaurès pour 120 000 € où pour l'instant, le deuxième étage n'est pas utilisé, laissant de côté huit salles de classe.
Figure aussi dans la liste le contrat à 300 000 € pour la rénovation complète de l'éclairage public. Mais qui dans le même temps permet déjà d'économiser 60% de consommation en kilowatts. 100 000 € vont aussi être mis sur la table pour amorcer le déploiement d'un réseau de pistes cyclables. Dès le 2e semestre 2021, le maire tient à tracer les premières lignes. 20 000 € supplémentaires sont inscrits au budget pour étude sur une possible passerelle douce sur le pont de Cèze, surtout que la Ville est lauréate d'un dispositif national.
880 000 € sont investis pour la rénovation de l'avenue Paul-Langevin dont 476 700 € subventionnés. Les habitants du chemin de Capite peuvent se réjouir : une première tranche de travaux à 210 000 € est prévu. "Ça fait 40 ans et ça n'a jamais été goudronné, sans parler des réseaux... Le but, c'est qu'à la fin du mandat, le quartier soit totalement rénové", espère le maire. Il y a aussi l'achat de barrières anti-attentat pour 15 000 € et la création d'un point de prêt de matériel pour les associations pour 20 000 €. La feuille de route est assurément loin d'être morose malgré le contexte incertain.
Marie Meunier