Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 12.02.2022 - corentin-corger - 4 min  - vu 3123 fois

NÎMES Où en est-on du chantier de la ligne T2 du tram’bus ?

Les travaux sur le boulevard Talabot seront terminés fin avril 2022 (Photo Corentin Corger)

Le président de Nîmes métropole Franck Proust a fait un point sur les travaux de la T2, comme ici au Chemin Bas (Photo Corentin Corger)

Début septembre 2022, le deuxième tronçon de la ligne T2 de tram’bus, qui permettra de relier la gare de Nîmes à la salle Paloma en quinze minutes, sera mis en service. Ce vendredi, le président de Nîmes métropole Franck Proust a fait une visite du chantier sur l’intégralité du tracé.

Depuis janvier 2020, la première phase de la ligne T2 de bus à haut niveau de service (BHNS) pour son nom exact, plus familièrement appelé tram’bus, fonctionne entre la gare et le CHU Carémeau. Après un an de travaux qui ont de nouveau impacté le quotidien des Nîmois, la deuxième phase sera mise en circulation en septembre 2022. Elle permet de rejoindre la salle Paloma à la gare de Nîmes en 15 minutes avec 90% du parcours dédié exclusivement au tram’bus. Au total, la T2 est un projet à 123 M€ qui permet grâce à 21 stations de relier la cité des Antonin d’Est en Ouest sur 11,5 km de ligne. L’objectif est d’ouvrir le cœur de l’Agglo aux habitants des quartiers prioritaires ainsi qu’aux communes situées en périphérie. La collectivité table à terme, sans donner une année précise, sur 28 000 voyageurs par jour.

Pour cette visite en grande pompe dédiée à la presse, c’est Franck Proust qui prend la casquette de chef de chantier. Deux éléments lui tiennent d’abord à cœur : le solde positif entre les arbres plantés et ceux coupés ainsi que les contrats d’insertion. "Nous avons abattu seulement 17 arbres au lieu des 55 prévus, au total il y aura 272 arbres de plus après la réalisation du projet", se réjouit l’élu. Une végétation prise en compte dans la configuration du tracé notamment sur la route d’Avignon où les arbres sont intégrés dans le trottoir qui permet de délimiter les voies de circulation grand public de celles du bus. Un chantier d’insertion où une partie des emplois, selon un quota imposé par la loi, est réservée aux habitants des quartiers. Cela représente près de 19 900 heures sur ce projet. "C’est remarquable ! On doit s’en inspirer pour le grand projet de rénovation urbaine (NPNRU)", lâche le président.

"Ils ne veulent rien faire !"

Les travaux de la T2 qui permettent de moderniser la voirie, de A à Z pour certaines rues, viennent en complément de cette rénovation profonde qui représente 470 M€ pour plusieurs quartiers nîmois. Tout en remontant le premier secteur, Talabot, la marche se poursuit. Cette portion sera terminée fin avril et une circulation normale sera enfin de retour. Si une circulation a toujours été maintenue, le chantier a engendré de nombreux embouteillages aux heures de pointe pour les automobilistes. Sur ce boulevard, le tram naviguera au milieu de la chaussée, laissant les véhicules rouler de part et d’autre.

Un transport en commun en site propre installé pour désengorger la ville qui permet aussi de développer l’usage du vélo en centre-ville grâce à ces voies neuves. Ces deux moyens de circuler sont compatibles. Ainsi, l’Agglo, compétente en matière de pistes cyclables, a prévu d’implanter une trentaine de stations, d’abord en intramuros d’ici fin 2023, avec près de 300 vélos disponibles en libre-service. La ligne T1 qui dessert Caissargues devrait aussi être équipée de feux et d’une signalisation spécifique pour les cyclistes.

Si sur Tabalot la voirie sera rénovée, les élus déplorent de voir tous ces locaux, quasiment tous abandonnés, sous les arches de la voie ferrée. "Ils ne veulent rien faire ! On a un manque de foncier. Vous imaginez toutes les PME que l’on pourrait mettre", regrette Jean-Marc Campello, vice-président délégué aux Mobilités en désignant la SNCF, propriétaire des lieux, qui ne souhaite pas vendre. "J’y verrai bien des résidences d’artistes", projette Franck Proust dans une volonté d’embellir davantage ce quartier. Mais pour l’instant rien n’est prévu.

Des commerçants indemnisés à hauteur de 10%

C’est ensuite à bus que nous avançons jusqu’à la route d’Avignon. Quelques tronçons auront une voie unique lorsque l’emprise disponible est restreinte. C’est le cas entre le pont de l’Observance et le cimetière Saint-Baudile sur environ 350 mètres pour le sens entrant vers Nîmes. Sur cette partie, de nombreux commerçants s’étaient agacés pendant les travaux dénonçant la disparition de places de parking pour leurs clients. Pour tous les professionnels dont l’activité a été directement impactée par les travaux à partir de 10% de pertes du chiffre d’affaires, Nîmes métropole s’engage à les indemniser.

Le T2 aura sa propre voie d'accès pour franchir le pont de justice (Photo Corentin Corger)

"Sur la première phase de T2, 277 000 € d’indemnités ont été demandées, 151 000 € ont été accordés. On joue le jeu !", assure Jean-Marc Campello. Après les travaux, sur ce secteur, une trentaine de places seront disponibles. Ce BHNS a la particularité de desservir les quartiers Est de la ville. Après avoir emprunté l’avenue Bir Hakeim, la T2 coupe la place Hélène Boucher avant de traverser le Chemin Bas d’Avignon par les rues Jean Moulin, Estienne d’Orves et Félix Éboué.

Un plan pour lutter contre l'insécurité dans les transports

On se retrouve ensuite au Pont de Justice avec une voie d'accès dédiée. Le tracé passe ensuite au-dessus de la voie ferrée quelques centaines de mètres sur la Route d’Avignon avant de bifurquer à gauche rue Jacques Baby. Cela permet de rejoindre la route de Courbessac et de desservir le Mas de Mingue avant de poursuivre par le clos des Coutelles ainsi que la rue des Mousquetaires (le long de Bricomarché) pour tomber pile sur le terminus à Paloma. Mutualisé avec la salle de spectacle ouverte surtout le soir, le parking relais de 400 places sera disponible pour les usagers.

Les 13 bus dotés d’une motorisation hybride électrique/gaz rouleront dès septembre mais à cause de problèmes d’approvisionnements, certains bancs dans les arrêts, n’arriveront qu’en fin d’année. Dans une volonté de passer en zone à faible émission, tous les véhicules de la T1 devraient passer à l’électrique. Si les lignes de tram’bus sont moins concernées, Franck Proust a également annoncé en fin de visite que de nouvelles solutions pour lutter contre le caillassage et améliorer la sécurité dans les transports seraient présentés courant 2022. À suivre...

Corentin Corger

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