ALÈS Coup de chaud pour des anti-pass toujours déterminés
Pour le 4e samedi consécutif, les anti-pass ont battu le pavé alésien pour faire entendre leur colère. En constante augmentation depuis le début du mouvement, la fréquentation s'est très légèrement essoufflée ce samedi. Le pic de chaleur qui frappe le Gard depuis quelques jours n'y est peut être pas étranger, mais les manifestants promettent d'être encore plus nombreux dès septembre.
À l'image du mouvement des gilets jaunes qui, samedi après samedi, s'était inscrit sur la durée, les anti-pass ont entamé un feuilleton qui est parti pour durer. 600 à Alès ce samedi selon la Police, un millier selon les leaders de la manifestation, la vérité se situe peut-être à mi-chemin de ces deux chiffres. Près d'un millier samedi dernier, les militants étaient en effet un peu moins nombreux, sans doute autour de 800, à défiler il y a quelques minutes dans les rues d'Alès contre "le pass de la honte".
Et à en croire certains, le coupable de cette très légère baisse de fréquentation est tout trouvé : la chaleur ! Il est vrai qu'elle est accablante depuis quelques jours dans le Gard et certains ont sans doute privilégié les lieux de baignade pour se rafraîchir. Mais les irréductibles étaient bien là dès 17 heures pour s'élancer comme d'ordinaire depuis la sous-préfecture d'Alès, après une prise de parole des membres du collectif qui a occupé le Cratère il y a quelques mois pour lutter contre la réforme de l'assurance chômage : "Ce pass sanitaire est un chantage inégalitaire ! Il pénalise avant tout les plus précaires", a-t-on pu entendre.
Aussi, à l'image de la CGT alésienne qui a récemment communiqué à ce sujet (lire ici), le collectif citoyen craint "les licenciements déguisés" engendrés par le pass et "un accès à l'emploi restreint" pour les non-vaccinés. Le cas à venir des petits écoliers figure aussi au rang des préoccupations des manifestants : "On va avoir droit à une école à deux vitesses, sans sorties scolaires et sans sport pour les élèves non-vaccinés et avec des cours en distanciel s'il y a des cas positifs dans une classe."
Ces inquiétudes exprimées, le cortège s'est ensuite formé en direction de la gare routière, avant un demi-tour opéré pour arpenter les rues du centre-ville de la capitale cévenole. "Les restaurateurs avec nous !", ont crié les manifestants au moment de leur passage par la place Henri-Barbusse qui cristallise une bonne partie de l'offre de restauration alésienne. Après avoir longé brièvement le Gardon, la cohorte a écourté son parcours pour regagner le cœur de ville à la recherche d'une ombre appréciable.
Une fois de plus, plusieurs soignants du centre hospitalier d'Alès ont été aperçus. Aide-soignante dans une structure du bassin alésien qui accueille des personnes polyhandicapées, Valérie, accompagnée de sa fille âgée de 15 ans, était aussi de la partie. "Au foyer, on est nombreuses à ne pas vouloir se faire vacciner. Certaines sont prêtes à perdre leur emploi, pas moi. Alors je ne vais pas tarder à aller à la piqûre contre mon gré", regrette la quadragénaire face à l'étau qui se resserre.
Alors que le cortège a investi le parvis de l'Hôtel de ville d'Alès à grand renfort de chants anti-Macron et de pétards peu avant 19 heures, de nombreux enfants ont accompagné leurs parents dans cette manifestation qui, à en croire David, ingénieur venu de Méjannes-le-Clap, ne concerne pas que les adultes : "Le pass sanitaire est une vraie privation de nos libertés. Je suis très heureux d'être là avec mes filles de 6 et 9 ans. On leur explique à quel point ça peut changer nos vies si on laisse faire, alors elles sont hyper motivées à l'idée de participer."
Corentin Migoule
La pancarte humoristique de ce samedi 14 août à Alès :