ANDUZE « Non, la digue ne va pas s’écrouler ! »
Fin décembre 2018, des mouvements anormaux ont été constatés sur la digue d’Anduze. Des travaux d’urgence vont débuter cette semaine pour rouvrir d’ici fin avril - sur une seule voie - la route aux poids lourds qui ne peuvent plus circuler sur cette portion depuis plusieurs semaines.
« Non, la digue ne va pas s’écrouler. On la surveille, elle est stabilisée et des travaux vont être réalisés en urgence. » D’une seule voix, Geneviève Blanc et Jean-Michel Suau, conseillers départementaux du canton d’Alès 1, se veulent rassurants à l’heure où les difficultés rencontrées sur la digue d’Anduze soulèvent de nombreuses préoccupations chez les habitants.
Construite en 1850, la digue - longue de 700 mètres et haute de 7 à 10 mètres - est une route départementale située en bordure du Gardon, entre le pont routier et le pont de chemin de fer. En 2015, des premiers désordres étaient déjà apparus sur le mur en maçonnerie de l’ouvrage. Depuis, le Département avait mis en place une surveillance renforcée qui a permis de constater, à la fin de l’année dernière, des mouvements anormaux sur une centaine de mètres. Dès lors, une restriction de la circulation est entrée en vigueur, parallèlement à une surveillance continue (avec des contrôles toutes les trois heures) et au déclenchement d’une procédure « d’urgence impérieuse » permettant d’étudier et réaliser le confortement de la partie défaillante dans les plus brefs délais.
Réouverture aux poids lourds d’ici fin avril
Depuis début mars, des tirants provisoires ont été posés pour stabiliser la digue. « Ces tirants, couplés à l’interdiction de la circulation aux poids lourds, nous ont permis de constater que la digue ne bougeait plus », affirme Geneviève Blanc. Ainsi, dès le 15 mars, des travaux vont débuter pour installer des tirants définitifs ancrés dans la roche et rouvrir la route aux poids lourds sur une seule voie, en alternance, « d’ici la deuxième quinzaine d’avril. » Ensuite, un nouveau mur sera construit pour conforter définitivement le linéaire menaçant. Et ce, avant fin juin, de sorte que la route soit complètement opérationnelle pour la saison estivale. Cette première tranche de travaux coûtera 1,1 million d’euros, financés par l’Europe, l’État, la Région, le Département et l’EPTB Gardons.
Mais le chantier ne s’arrêtera pas là : des études techniques et réglementaires se poursuivront en 2019 pour conforter, dès 2020, la digue dans son ensemble pour un budget total de 4,1 millions d’euros. En attendant, « ce n’est pas la peine de s’affoler. Il n’y a pas de souci à se faire même en cas de crue », assure Geneviève Blanc, vice-présidente du Département déléguée à l’environnement et à la prévention des risques. La digue est, selon eux, entre de bonnes mains.
Élodie Boschet