"Sur tout un championnat, on n'aurait aucune chance. Mais sur un match, tout peut arriver !". L'analyse est signée Martine, gérante du Café du Centre à Anduze avec son mari Bernard Maurand, également président du SC Anduzien. Derrière son comptoir, Martine avoue ne "rien connaître au foot" mais entend les discussions de ses clients : "en ce moment, ils ne parlent que de ça. Ici, tout le monde voulait tomber sur le Nîmes Olympique". C'est effectivement l'un des meilleurs tirages, si ce n'est le meilleur, pour le petit club amateur d'Anduze qui évolue en Régional 2, soit cinq divisions en dessous des professionnels du Nîmes Olympique, en Ligue 2.

Bonifacio Iglesias : "On m'en a même parlé au congrès des maires à Paris"

A deux pas du Café du Centre, il y en a un autre qui se frotte les mains à l'idée de cette confrontation inédite en coupe de France. C'est le maire de la commune, Bonifacio Iglesias, passionné de football : "C'est exceptionnel ! A mon avis, ça ne se reproduira plus. Dans la ville, ça frémit : il y aura un bon paquet de monde dimanche. Tout le monde en parle, d'ailleurs on m'en a même parlé au congrès des maires à Paris". Quand on lui demande un pronostic, le maire reste lucide, enfin le plus possible : "Normalement, d'un point de vue sportif, on va prendre un carton. Mais je vais quand même vous dire qu'on va gagner. Et puis, c'est un match dont on reparlera dans 3, 5, 10 ans, un match qui va laisser des souvenirs". Au tabac de la Tour, en plein cœur d'Anduze, le patron Alain a lui aussi un pronostic, pas forcément flatteur : "Normalement, ils vont se faire écraser. Après, ils peuvent tenir une mi-temps, mais ça va être difficile". Sylvain, un jeune anduzien croisé dans la rue, est un peu plus optimiste : "On a une chance si Nîmes nous prend de haut, s'ils se disent que le match est gagné d'avance. Et puis faudra voir comment ils ont récupéré de leur match à Lorient... On ne sait jamais, c'est ce qu'on appelle le charme de la coupe de France".

Le président d'Anduze : "On a aucune chance, mais on va la jouer à fond"

Pour mettre toutes les chances de son côté, l'équipe amateur entraînée par Stéphane Saurat et son adjoint Maury Fofana multiplie les séances d'entraînements. Mardi soir, sur la pelouse du stade de Saint-Jean-du-Pin, une vingtaine de joueurs se dépense sans compter, enchaînant les petits jeux à deux-trois touches de balle. Sur le bord de la touche, le président du club Bernard Maurand observe fièrement son équipe. "C'est un moment historique pour nous. Ici, on est tous supporters du Nîmes Olympique depuis l'époque de Jean Bouin. C'est le meilleur tirage, la meilleure équipe du moment". La victoire de Nîmes à Lorient, mardi soir, vient confirmer les propos du président qui reste réaliste : "Notre objectif ce dimanche, c'est de tenir le plus longtemps possible. Après, on verra... Mais c'est déjà une très belle fête. D'ailleurs je remercie la ville d'Alès et l'OAC pour les infrastructures et leur précieuse aide". Comme un clin d’œil, Bernard Maurand reprend à son compte une citation d'un illustre joueur et entraîneur du Nîmes Olympique, Pierre Barlaguet (coach qui avait emmené son équipe en finale de la coupe de France en 1996, NDLR) : "Dimanche, on a aucune chance, mais on va la jouer à fond". Que la fête soit belle !

Tony Duret

tony.duret@objectifgard.com