FAIT DU JOUR Jean Denat : « Aux municipales, les socialistes seront partout »
Nîmes, Alès, Bagnols, Saint-Gilles, Vauvert… À l’approche des municipales, le PS prépare ses troupes qui conduiront une liste ou intégreront une équipe rassemblant la Gauche. Entretien avec Jean Denat, premier fédéral du Gard.
Objectif Gard : De retour des université de La Rochelle, comment se sent le PS gardois ?
Jean Denat : La Rochelle a toujours été un moment d’espoir et de partage. Cette année nous étions 2 000, dont beaucoup de nouvelles têtes. On sentait une vraie dynamique. Ce qui a changé, c’est que cette fois, on ne surveillait pas l’arrivée d’une nuée de journalistes qui suivait les éléphants du parti !
En même temps, vous n'avez plus de ministre...
En tout cas, ces universités d’été se sont très bien déroulées ! On continue de conforter notre ligne idéologique. Entre les populistes et les libéraux, il y a un espace politique. On voit bien qu’Emmanuel Macron est le président des riches. D’ailleurs, je pense à tous ceux qui se sont fait tromper par une politique qui accroît les inégalités.
Vous pensez à votre ex-camarade, aujourd’hui député La République en marche Olivier Gaillard ? Il vient de s’opposer au CETA (traité sur le libre échange entre l'Europe et le Canada)...
En s'alliant à LREM, Il a fait un choix de la carrière plus que de convictions. Il a considéré que sa personne serait plus utile à son territoire (5e circonscription, ndlr), quitte à changer de convictions. Aujourd'hui, on voit bien ses difficultés.
Depuis la déroute de la présidentielle 2017, le PS est en reconstruction. N'est-ce pas un peu long ?
Ça ne fait que deux ans ! Nous avons renouvelé nos cadres, nos statuts et nous avons dû gérer un plan social. Il y a eu un tremblement de terre avec plusieurs de nos élus et militants qui sont partis à LREM. D'ailleurs, notre budget n'est pas structurellement équilibré. Dans le Gard, on est obligé de mobiliser les réserves car on n’encaisse pas suffisamment de cotisation d’élus.
De cotisations ? Vous parlez de celles des conseillers départementaux qui ne sont toujours pas à jour ?
Je n’en dirai pas plus. Simplement que cet argent nous manque. On fera des appels lors des périodes d’investiture pour les élections. Je fais confiance aux élus et à leur sens des responsabilités.
« Sortir des sentiers battus »
En parlant d’investiture, quelle est la stratégie du PS pour les municipales de mars 2020 ?
Ces élections ne sont pas politiques, sauf dans les grandes villes. C'est une élection locale où il faut être attentif aux projets. Ça autorise de sortir des sentiers battus. Les socialistes seront présents partout où ils le pourront. De plus, nos élus ou candidats n’ont pas à masquer leur appartenance. La fidélité à des convictions donnent du sens à la vie et structure une personnalité. Je suis socialiste, mais à Vauvert, j'ai des gens dans mon équipe qui ont voté à Droite à la présidentielle.
Justement à Vauvert, serez-vous candidat à un deuxième mandat ?
J'annoncerai ma décision en automne. Ce mandat de maire m’a appris qu’il fallait un engagement de tous les instants. Il n’y a pas de repos. Quand on est conseiller départemental, il y a quand même un éloignement des décisions et des gens.
À Bagnols, qu’allez-vous faire ? Démissionnaire du PS, le maire est soutenu par LREM...
Nous sommes dans une période trouble à cause du coup de pied de Macron dans la fourmilière. À Bagnols, des socialistes pèsent sur les choix politiques. Le maire n’a pas à regretter leur présence. Je fais confiance à mes camarades de la section bagnolaise. Il y aura de toute façon un candidat investi qui aura deux choix : continuer à travailler dans l’équipe actuelle ou tirer une liste.
Vous parlez de période trouble. Et à Uzès ? Invitez-vous Fabrice Verdier à démissionner du PS, lui qui veut se présenter avec le maire de Droite, Jean-Luc Chapon ?
On attend de savoir ce qu’il va faire. À Uzès, la situation est très compliquée avec un élu dont les qualités sont reconnus et une stratégie singulière.
À Saint-Gilles où le risque Rassemblement national est réel, présenterez-vous un candidat ?
On sera présent. Ça fait deux fois que l’on se retire pour empêcher la victoire de l'extrême-droite. Certains ont tendance à l’oublier. Or, dans les deux cas, on pouvait se maintenir.
« À Alès, il faut préparer la suite »
À Alès, vous n’avez plus de socialiste élu. Que comptez-vous faire ?
L’objectif est de faire passer le message des socialistes, redonner de l'espoir au peuple de Gauche et préparer l'avenir. On travaille à une liste de rassemblement. L'association Alès à venir lancée par Arnaud Bord, candidat à l'investiture socialiste, travaille bien.
Enfin, à Nîmes, quelle est votre stratégie ?
Nous avons trois candidats qui ont déposé leur demande d’investiture. Je laisse aux militants le soin de les départager les 9 et 10 septembre.
Leur choix se fera sans Nicolas Cadène… Est-il toujours socialiste ?
Il est à jour de cotisation, si c'est ça que vous me demandez ! (Il sourit). Concernant sa démarche, c'est quelqu’un qui cherche un espace. Seulement au PS, il y a des règles et des militants à respecter. Il a fait le choix de s’en exonérer et de s’inspirer de la Macronie.
À Nîmes, vous auriez demandé à la vice-présidente du Département, Amal Couvreur, de porter le rassemblement de la Gauche. Est-ce vrai ?
Pour l’instant, on investit un candidat socialiste. Ensuite, les socialistes nîmois travailleront pour porter un projet capable de battre la Droite et l'extrême-Droite. Avec la division Fournier-Lachaud, il y a une ouverture. Nous ferons confiance à notre candidat pour porter le rassemblement le plus large possible. Soit en tirant la liste, soit en participant à une liste conduite par un autre candidat.
Propos recueillis par Coralie Mollaret