FAIT DU JOUR Prévenir et vivre après une attaque cérébrale
Seulement, comme pour beaucoup de maladies, on ne s’y intéresse que lorsque nous (ou un proche) y sommes confrontés.
Ce lundi, à l’occasion de la Journée mondiale de l’AVC (Accident vasculaire cérébrale), deux infirmières ont tenu un stand de sensibilisation dans le hall du CHU (Centre hospitalier universitaire) de Nîmes. Une première pour l’hôpital public qui a ouvert, l’année dernière, un service de consultation post AVC.
« Coup de tonnerre dans un ciel serein »
Première cause de handicap et 3ème cause de mortalité en France, l’AVC touche 150 000 personnes par an. Un chiffre supérieur à celui des infarctus du myocarde. « Il est vrai que ça n’a jamais été une grande cause nationale », déplore Sophie Béchard, infirmière depuis 10 ans en soins intensifs neuro-vasculaires à l'hôpital de Nîmes.
Comme son nom l’indique, l’accident vasculaire cérébrale est un « accident. » Il ne prévient donc pas lorsqu’il arrive… « C’est un coup de tonnerre dans un ciel serein », illustre la praticienne. Dans 8 cas sur 10, l’attaque cérébrale est due à un caillot qui bouche une artère à destination du cerveau. Plus rarement, elle est causée par la rupture d’une artère à l’intérieur du cerveau.
Cette défaillance de la circulation sanguine affectent une région plus ou moins importante du cerveau. Malheureusement, au plus l’AVC est pris en charge tardivement, au plus les conséquences peuvent être graves : paralysie des membres, troubles du langage, de la vision ou décès dans 20% des cas. À noter que 30% des personnes restent handicapées à la suite d'un AVC.
Prévenir les risques d’AVC
Si l’attaque ne prévient pas, certaines de nos habitudes s’avèrent être des facteurs de risques. D'où la mise en place du stand de l'hôpital pour rompre avec nos mauvaises pratiques. « Au plus on prend de l’âge, au plus les risques augmentent, même si toutefois les jeunes peuvent être victimes de ces attaques », commente Sylvie Vuillermet, infirmière depuis 4 ans en neurologie.
Pour 75% des cas, les hémorragies cérébrales résultent d’une hypertension artérielle. Ambulancier, Thierry est venu se faire contrôler, lundi matin. « 16,9 de tension ! », annonce Sophie Béchard, « c’est beaucoup, normalement on doit être en-dessous de 14. » Pour diminuer ce facteur, une alimentation équilibrée (en diminuant la consommation de sel, de gras) ainsi qu’une pratique physique (20 à 30 minutes de marche quotidienne d’affilée) sont à adopter.
« Le diabète et le cholestérol facilitent la formation de caillots », ajoute Sylvie Vuillermet. À l'instar du tabac et de l'alcool « qui détériorent les artères ,transportant le sang du cœur au cerveau. » Certains malformations cardiaques sont à l’origine d’un AVC : « il peut y avoir un espace dans le coeur favorisant la formation de caillots sanguins. »
Enfin, si les AVC sont plus fréquents chez les personnes âgées, un AVC sur 10 touche une personne de moins de 45 ans. Les causes sont principalement génétiques, « mais il se peut aussi que le jeune consomme du cannabis, ce qui détériore le fonctionnement des artères », poursuit Sylvie Vuillermet, « les jeunes femmes qui fument en prenant la pilule sont aussi à risques, la pilule pouvant favoriser la formation de cholestérol. »
AVC, et après ?
Après une attaque cérébrale, le risque de récidive est élevé : 30 à 40% dans un délais de 5 ans. Une fois l’hospitalisation terminée, le patient victime d’un AVC entre en centre de rééducation pour essayer de récupérer au maximum ses capacités. « Après, ils étaient un peu relâcher dans la nature », confie Sophie Béchard.
En août 2017, « les médecins de Nîmes et l’ARS (Agence régionale de santé) ont mis en place un service de consultation post AVC. Il permet d’expliquer les raisons pour lesquelles le patient continue de prendre des médicaments et permet aussi de continuer à agir sur ces facteurs de risques. » Comme pour bien d'autres choses, mieux vaut prévenir que guérir...
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
Et aussi :
8 c’est le nombre de lits en soin intensif neurologie et 30 lits dans le service neurologie qui comprend les patient victimes d’un AVC mais également de la maladie de Parkinson ou de la sclérose en plaques.
30%. C’est le nombre de personnes qui restent handicapées à la suite d’un AVC. Ce handicap pouvant revêtir différentes formes : hémiplégie, difficultés à mâcher ou parler, irritabilité, dépression.