FAIT DU JOUR Salon des maires : trouvailles et retrouvailles
Le cinquième Salon des maires du Gard se tenait ce jeudi au Parc des expositions d’Alès Agglomération, à Méjannes-le-Clap. L’occasion pour les élus locaux de se retrouver après deux années complexes pour cause de crise sanitaire, et aussi de faire passer des messages.
Le premier d’entre eux est martelé par le président de l’Association des maires du Gard, Philippe Ribot, à savoir que les collectivités locales, mairies, Agglos, Département et Région, représentent « 70 % de l’investissement public. » Un chiffre loin d’être négligeable dans un département comme le Gard très touché par le chômage. Alors les collectivités locales font passer un message à l’État, représenté ce jeudi par la préfète, Marie-Françoise Lecaillon. En substance : aidez-nous ! « Nous sommes à une période charnière car de grands défis écologiques et sociaux sont devant nous, rappelle Philippe Ribot. Nos projets sont prêts à démarrer. Il faut qu'ils soient accompagnés comme ils le méritent, et donc que les différentes dotations de l’État que nous espérons soient à la hauteur de la magnifique fresque France relance que nous voyons à l’entrée. » À l’entrée du salon, effectivement, est disposée une imposante série de flammes aux couleurs du plan de relance.
L’idée défendue par les élus, ce jeudi, est parfaitement résumée par le président d’Alès Agglomération, Christophe Rivenq : « la France est ce qu’elle est car il y a ces territoires qui la font vivre. » « Les maires et les conseils municipaux sont le cœur battant de la République », renchérit le président de la Communauté de communes du Pays d’Uzès et conseiller régional, Fabrice Verdier, et en passant l’élu rappelle « qu’il n’y a pas que les métropoles. » À bon entendeur… « À la fin des fins, la République, c’est sur vous, maires, qu’elle repose », complète le sénateur Laurent Burgoa. Sortis renforcées de la crise sanitaire, les communes tiennent à ce qu’on n’oublie pas leur rôle. « Sans les mairies et les Agglos, la campagne vaccinale n’aurait pas pu se tenir, souligne Christophe Rivenq. On sait venir nous chercher quand on a besoin de nous. » Comprendre : ça marche dans les deux sens, et il faut aussi soutenir pour investir.
Retrouvailles entre élus
La préfète du Gard, Marie-Françoise Lecaillon, qui n’a donc pas fait le voyage pour rien, reconnait la « difficulté de satisfaire l’ensemble des demandes », mais indique vouloir y répondre avec « équité ». Ce n’est manifestement pas le mot qu’aurait choisi Pascale Bories, la maire de Villeneuve-lez-Avignon dont la commune n’a pas été retenue pour le dispositif Petites villes de demain : « Je ne dirai pas que nous sommes complètement délaissés, mais l’équité n’y est pas. Des choix sont faits pour certaines communes au détriment d’autres. »
Comme ses collègues élus, la maire est venue sur ce salon pour profiter à la fois d’un moment de convivialité mais aussi « pour venir à la rencontre des entreprises et trouver de nouvelles idées ». Même discours du côté de Sylvain André, le président des maires ruraux du Gard et maire de Cendras : « C’est l’occasion de voir tous les partenaires réunis en un seul et même endroit et de découvrir des solutions qui peuvent nous intéresser. J’ai vu par exemple qu’il existait des petits bonhommes pour sécuriser les passages piétons. Ça peut être une idée pour Cendras, il faut y réfléchir. » Le maire de Corconne, Lionel Jean, trouve que « le salon est très bien fourni » et qu’il permet surtout « de discuter de vive voix et c’est quand même mieux que de se voir en visio ! »
Valoriser les secrétaires de mairie
Le reste de la journée a été rythmé par plusieurs temps forts, dont la présentation d’un diplôme universitaire en création : celui de secrétaire de mairie. Accessible en début d’année prochaine, il s’adresse aux secrétaires déjà en poste ou aux agents susceptibles d’exercer cette fonction. D’une durée de 91 heures, la formation s’étale de janvier à juillet, avec sept journées au sein de l’université de Nîmes et six autres dans des institutions partenaires. « L’objectif, c’est d’offrir une boîte à outil aux secrétaires de mairies », résume Nicolas Font, maître de conférences à l’université de Nîmes. Plusieurs enseignements sont dispensés : financements, stratégie de la décision publique, gestion du personnel…
Enfin, la journée s’est achevée par la remise des victoires de l’investissement local par la Fédération Régionale des Travaux Publics Occitanie. Cette année, 33 dossiers ont été déposés, un record. Deux prix spéciaux ont été décernés : l’un à Alès Agglomération qui installe des lanternes à sources à led sur son territoire, l’autre à la ville de Nîmes au titre de la requalification du Quai Sud de la Fontaine. Dans la catégorie voirie et aménagement de l’espace public, deux lauréats ont été primés : la Communauté de communes Rhony-Vistre-Vidourle pour l’aménagement d’une aire de covoiturage et la commune de Vauvert pour l’aménagement du jardin Molines et ses abords. La catégorie énergie et éclairage public a vu se distinguer la ville de Générac pour l’aménagement de l’avenue Bessodes et d’un pôle d’échange multimodal. Enfin, pour la catégorie eaux et assainissement, c’est la commune de Bagnols-sur-Cèze qui a reçu un trophée pour le réaménagement de la place Jean Jaurès et de l‘avenue Paul Langevin et la reprise des réseaux d’eau potable et d’eaux pluviales. Des prix, des trouvailles et des retrouvailles, les élus ne sont pas venus pour rien.
Thierry Allard & Élodie Boschet