FAIT DU JOUR Un duel Iglesias - Blanc tendu à Anduze
Deux candidats s’affronteront dans les urnes d’Anduze en mars prochain : Bonifacio Iglesias, maire sortant, et Geneviève Blanc, conseillère municipale d’opposition.
Déjà adversaires aux élections municipales de 2014 (avec un troisième candidat dans la course), Bonifacio Iglesias et Geneviève Blanc refont le match en 2020. Celui qui en était sorti vainqueur la dernière fois se dit « parfaitement confiant » et prêt à rempiler pour un troisième et ultime mandat tandis que Geneviève Blanc veut changer la méthode de gouvernance.
Bonifacio Iglesias dans la continuité
Âgé de 70 ans, retraité de l’enseignement, Bonifacio Iglesias dirige la commune depuis 2008. Mais son histoire avec elle a commencé bien avant : « Je suis de ce village. J’ai grandi ici et j’y ai fait toute ma vie. Depuis mes 13 ans, je suis impliqué dans la vie associative. Plus tard, j’ai fait en sorte de travailler ici car je ne voulais pas partir. » Et quand l’heure de la retraite est venue, Bonifacio Iglesias est devenu maire.
« Les deux mandats ont été très denses, explique-t-il. D’abord, il a fallu remettre le bateau à flot car la situation financière n’était pas brillante. Ensuite, nous avons mis Anduze en marche. Plusieurs chantiers ont été menés comme la mise aux normes du réseau d’eau, la réhabilitation du parc des Cordeliers, le fleurissement et l’embellissement de la ville, etc. » La municipalité a également dû faire face à des dépenses imprévues, comme « la mise en sécurité de la falaise au-dessus de la voie ferrée » ou encore « les dégâts suite à la tempête de 2011. »
« Aujourd’hui, poursuit-il, nous sommes dans la perspective de l’objectif fixé : un Anduze 2030 revigoré avec des statistiques socio-démographiques qui retrouvent de la couleur. » Et un nouveau mandat permettrait « d’être dans la continuité des actions engagées. » Le maire-candidat pense notamment à la réhabilitation des logements insalubres « qui démarre maintenant » dans le cadre de l’Opération programmée d’amélioration de l’habitat pour le renouvellement urbain (Opah – RU), mais aussi à la revitalisation du centre-ville prévue via le contrat d’accompagnement « bourg-centre » de la Région. Baptisée « Anduze authentique », la liste, « renouvelée d’un bon tiers » est sans étiquette, mais l’homme qui la dirige se dit « plutôt socialiste » sans être encarté.
Geneviève Blanc milite pour une autre gestion
Dans le camp d’en face, Geneviève Blanc, 58 ans, tente à nouveau sa chance avec la liste « Bien vivre Anduze » qui, comme celle du maire sortant, n’arbore pas d’étiquette politique. La conseillère municipale d’opposition, qui est aussi vice-présidente du Conseil départemental déléguée à l’Environnement et à la Prévention des risques naturels, pointe « l’absence d’entretien des bâtiments municipaux », « la désertification du centre avec la fermeture de la dernière épicerie » ou encore « les médecins qui partent. »
En campagne depuis plusieurs mois, Geneviève Blanc dit vouloir gouverner autrement : « Nous sommes pour la transparence et la concertation avec les habitants. » Cela se traduirait par la création de commissions extra-municipales sur différentes thématiques auxquelles les habitants pourraient participer. D’autres propositions ont été émises, comme l’amélioration de la circulation pour vélos et piétons, la création d’une maison en partage pour les personnes âgées, l’installation d’une nouvelle épicerie, la construction d’une maison de santé interdisciplinaire ou encore la valorisation de l’artisanat local. « Selon l’équipe qui va passer, la physionomie d’Anduze sera complètement différente demain », estime la candidate qui a ouvert un local de campagne sur la place de la République.
Réunions de quartiers, opérations de tractage : les deux adversaires, qui se détestent cordialement, ont encore quelques semaines pour faire campagne. Si Geneviève Blanc défend l’idée du changement, Bonifacio Iglesias est, quant à lui, « persuadé que ce serait une catastrophe pour Anduze si elle était élue. » Les électeurs jugeront…
Élodie Boschet