FAIT DU SOIR Armée et services de sécurité en opération séduction et recrutement à Alès
Le forum des armées, des métiers de la défense et de la sécurité s'est installé sur le champ de foire jusqu'à samedi soir. Découverte des métiers, étalage des différents corps et des matériels, la manifestation sert également à recruter des jeunes gens sous les drapeaux voire à trouver des points de chute en entreprise pour des retraités de la Défense relativement jeunes.
"Une armée désormais faite pour éviter la guerre". C'est notamment en ces termes que Christophe Rivenq, président de l'agglomération alésienne, a accueilli officiellement vendredi matin - en compagnie du maire, Max Roustan, et du sous-préfet d'Alès, et ancien militaire, Jean Rampon - les forces armées et de sécurité qui exposent leur savoir-faire et leur matériel, jusqu'à samedi soir, au champ de foire. "Des unités des Alpes, de Fréjus, le Bagad de Lann-Bihoué, qui ne doit pas venir tous les jours à Alès", a notamment introduit le général Éric Ozanne, commandant de la 6e Brigade légère blindée, basée à Nîmes.
"Vous êtes ici légitimement chez vous"
"Vous êtes ici légitimement chez vous, s'est incliné Jean Rampon, car les armées sont chez elles sur tout le territoire. Il existe un réel lien entre les Cévennes et l'armée, ici et ailleurs dans les Cévennes", a poursuivi le sous-préfet, dans une allusion à la polémique autour du rachat d'une ferme, destinée au 2e Régiment étranger d'infanterie, à Saint-Jean-du-Gard (lire ici l'avis du général Ozanne). Puis, s'adressant au commandant de la 6e BLB: "Ici, vous avez un creuset, avec beaucoup de jeunes qui s'engagent dans les forces. C'est un vivier de recrutement incontestable."
"L'objectif de ce type de forum est de multiplier par deux le travail de rayonnement et de valoriser l'action de nos militaires, pas seulement envers la jeunesse", confie le général Ozanne. Qui ne cache pas non plus "un objectif de recrutement, en permettant à la jeunesse de se renseigner sur nos métiers. Certains jeunes ne feraient pas la démarche d'aller dans un de nos centres de recrutement."
Arrestation de suspect par un groupe d'intervention de la gendarmerie, travail des équipes cynophiles, exercices du Groupe d'intervention en milieux périlleux des sapeurs-pompiers, les démonstrations s'enchaînent sur deux jours. Au milieu de matériels imposants comme le camion Caesar, équipé d'un système d'artillerie et dont la renommée a augmenté à la "faveur" de la guerre en Ukraine, la France en ayant livré des exemplaires à l'armée ukrainienne. Ou encore le Griffon, un véhicule blindé de transports de troupes dernière génération.
Les stands des différentes corps d'armée s'occupent ensuite de séduire les curieux. Le caporal-chef Jérémy et le sergent Audrick sont du 503e régiment du Train et attirent les jeunes visiteurs avec du bagout. "On fait deux forums de ce type par an, explique le caporal-chef. C'est l'occasion de faire pas mal d'engagement. Les jeunes ne savent pas, souvent, qu'ils peuvent entrer dans la réserve à 16 ans. Ils font leurs études en même temps et ça leur permet d'être rémunérés."
Le lieutenant Sébastien, de son prénom, pour le 93e Régiment d'artillerie de montagne basé à Varces, avoue avoir plus de mal à recruter dans un coin comme les Cévennes. "Il n'y a pas vraiment d'appétence pour la montagne. Et puis, dans les régions qui sont jolies, ceux qui s'engagent n'ont pas forcément envie de partir loin."
Chez les Chasseurs-alpins, un groupe du lycée professionnel Pasteur de La Grand'Combe, en filière métiers de la sécurité, effectue des pompes, pour se rendre compte du poids du gilet pare-balles et de l'équipement dans son ensemble. Jarod et Tamiane se prêtent au jeu. Mais eux, leur projet professionnel, c'est plutôt la sécurité et les pompiers. "Cette année, on part en Corse avec la Sécurité civile, raconte Jarod. En Première, on effectuera un stage en école de police." Le lycée bénéficie aussi d'un partenariat avec la police municipale d'Alès, pour aller sur le terrain plus régulièrement, ainsi que "des relations de nos professeurs".
Une fois la carrière effectuée, il faut aussi savoir sortir de la vie militaire. Sur les "environ 5 000 militaires dans le Gard", d'après le général Ozanne (12 500 avec les familles directes), environ 200 prennent leur retraite chaque année et reviennent parfois sur le marché du travail. "Ils ont un savoir-être d'entreprise, insiste le général, ils ont l'habitude du travail d'équipe et le sens du collectif, qui manque de plus en plus." Quelques chefs d'entreprise gardois étaient d'ailleurs attendu sur les stands sur ces deux journées.
François Desmeures
francois.desmeures@objectifgard.com