FOOTBALL Melvyn Ritas (OAC), au nom du père
Samedi dernier à Beaucaire, le jeune (20 ans) Melvyn Ritas a disputé ses premières minutes avec le groupe de National 3 de l'OAC, profitant de l'absence de Laley Fofana, habituel titulaire. Une première convaincante aux yeux de son entraîneur qui devrait le titulariser à nouveau ce samedi soir à Balma. Pour le plus grand bonheur de son papa, Julien, capitaine des Cévenols une bonne partie de la dernière décenie.
Ritas. Ce nom évoque forcément quelque chose à tous ceux qui suivent de près ou de loin l'actualité de l'Olympique d'Alès en Cévennes. Et pour cause ! Joueur du club au début des années 2000, Julien Ritas a fini par y revenir en 2009 pour raccrocher ses crampons huit ans plus tard, brassard de capitaine au bras, au terme d'une jolie carrière de footballeur amateur l'ayant mené à Rodez, Orléans et Avignon, entre autres.
Depuis, le quadragénaire a pris les rênes de l'équipe réserve (R3) de l'Entente sportive Pays d'Uzès, après avoir fait ses classes en coaching avec des équipes de jeunes de l'OAC. Parce que la vie est parfois bien faite, le calendrier sportif de son équipe a mis sur sa route il y a trois semaines l'équipe réserve des Cévenols, laquelle évolue aussi en R3. Une rencontre disputée par Melvyn Ritas, son fils aîné, licencié à Alès depuis plus de 15 ans.
"Même si ce n'était qu'en R3, il m'a fait bonne impression", commente l'ex-capitaine des Bleus et Blancs, au sujet de sa progéniture qui évolue comme lui en défense centrale. La performance de Melvyn n'est pas passée inaperçue et le gaucher (l'inverse de son papa qui était droitier) a fini par être récompensé. Convoqué pour la toute première fois de la saison en N3 pour le déplacement à Beaucaire, le dernier nommé a été titulaire dans l'axe, associé à Alain Mogès, profitant de la suspension de Laley Fofana.
Au club depuis ses 5 ans
"C'est une immense fierté d'avoir effectué mon premier match dans un derby (victoire 3-1, Ndlr). Alain (Mogès) m'a beaucoup parlé et conseillé. Ça s'est fait naturellement", réagit celui qui aura 21 ans en septembre prochain. Et d'ajouter : "Je suis au club depuis mes 5 ans, j'ai fait toute ma formation ici, j'ai gravi tous les échelons. Ça faisait longtemps que j'attendais ce moment. J'étais sur une bonne dynamique et j'ai travaillé dur pour ça. Le coach m'a fait confiance et je pense que je lui ai rendu sur le terrain."
Présent lors de ce match face au SB30, le papa confirme : "Ça a été un match d'hommes ! Je l'ai trouvé très serein. Il a fait ce qu'il avait à faire, sans en rajouter. Il a été efficace. C'est le but quand tu rentres dans un groupe qui gagne." Avant cette grande première, le défenseur central a mangé son pain noir. Car s'il pensait avoir fait le plus dur en intégrant le groupe de N3 en fin de saison dernière, c'était sans compter sur une vilaine blessure survenue au début du mois d'août, en pleine préparation. Opéré du ménisque, Melvyn Ritas a souffert aux côtés du préparateur physique Lionel Rochette pour réaliser son retour en décembre dernier.
Désormais, le gaucher longiligne (1m86) n'a qu'une idée en tête : enchaîner. Et il aura l'occasion de le faire dès ce soir à Balma où il est annoncé titulaire, Stéphane Saurat ayant visiblement validé sa prestation beaucairoise. Cela n'a rien d'un hasard, tant ses partenaires sont élogieux à son égard. "Il est monstrueux aux entraînements. Très dur sur l'homme ! Quand on l'a dans notre équipe lors des oppositions, on est soulagé", concède un cadre de l'effectif.
"J'espère faire une meilleure carrière que lui"
"Je pense qu'il est meilleur à 20 ans que moi au même âge", se marre son père, qui était déjà un admirable footballeur. "Bonne lecture du jeu", "sens du placement" et "relance propre" sont autant de termes qui émergent lorsqu'il s'agit de parler de ses qualités footballistiques. Melvyn Ritas est aussi très à l'écoute : "Mon père me donne beaucoup de conseils après mes matchs. J'essaie de les appliquer car c'est un exemple pour moi. J'espère faire une meilleure carrière que lui, ça voudra dire que j'en ai fait une belle !"
Ambitieux, le stoppeur a aussi un rêve qu'il ne devrait pas tarder à exaucer : "Ça aurait une saveur vraiment particulière de porter ce maillot à Pibarot devant les supporters. J'espère que ça arrivera le plus rapidement possible." Alors que son équipe n'a jamais été aussi proche de la montée en National 2 (sept points d'avance sur le second), le prometteur défenseur pense déjà à un avenir qu'il imagine à Alès et nulle part ailleurs : "J'espère rester ici pour aller le plus haut possible avec ce club et devenir un cadre rapidement."
Corentin Migoule