FOOTBALL OAC : de l'ambition à tous les étages
Alors que l'équipe première de l'OAC aspire à accéder au National 1 (future Ligue 3) d'ici 2024, l'ambition s'affiche à tous les étages du club. Notamment au niveau des U18 entraînés par Mehdi Sidane, invaincus la saison dernière.
14 mai 2022. Stade Pierre-Pibarot d'Alès. En match d'ouverture de l'équipe première, les U17 de l'OAC étrillent ceux de l'AS Lattes (10-1), achevant de la plus belle des manières une saison en Régional 1, premiers et invaincus. Une fierté pour Mehdi Sidane, à la tête de cette "dream team". À l'aube d'une nouvelle saison qui débutera ce lundi avec la reprise des entraînements, l'entraîneur alésien, toujours aux manettes de la génération 2005 oacienne désormais en U18 R1, a de l'ambition.
Car si l'équipe première de l'Olympique d'Alès en Cévennes vise une montée en National 1 à l'horizon 2024, tandis que l'équipe réserve espère se hisser de R3 à R1 à court/moyen terme, Mehdi Sidane veut emmener son groupe en U19 Nationaux (l'élite). Avec la belle dynamique qui est la sienne, celui qui est entraîneur au club depuis six ans n'a perdu qu'un seul joueur : Kaïl Boudache. Après avoir martyrisé les défenses de la poule U17 R1 Occitanie la saison dernière, enfilant les buts comme les perles, le gaucher qui a "un truc en plus" a pris son envol pour rejoindre les Aiglons. Ironie du sort, avec la réserve de l'OGC Nice il y a quelques jours, le jeune ailier a même marqué un but contre l'équipe première de son ancien club, l'OAC, en match amical.
Parenthèse Boudache refermée. Pour "jouer les premiers rôles" cette saison et espérer accrocher une montée en Nationaux, Mehdi Sidane fait confiance à sa génération dorée que cinq nouveaux joueurs s'apprêtent à rejoindre. Ces derniers auront fort à faire dans une poule constituée de douze équipes et qui s'annonce très relevée, avec Rodez, Blagnac et le Nîmes Olympique notamment. "L'équipe première reste la locomotive, mais les dirigeants savent aussi que le retour en grâce du club passera par les jeunes", analyse le jeune entraîneur de 32 ans, qui regrette l'absence d'offre d'hébergement dédiée aux nouvelles recrues, le contraignant à ne recruter "que dans le bassin alésien", ou presque.
Mais le dernier apprécie toutefois "les moyens" qui lui sont octroyés pour lui permettre de "bien travailler". Entouré d'un adjoint "qui connait le football" en la personne d'Hakim El Filali, Mehdi Sidane bénéficie aussi des services de Jean-Olivier Taylor, kiné de l'équipe première, qui offre son expertise en la matière à titre gracieux aux U18 parmi lesquels évolue son propre fils. Parce que ça a "bien fonctionné" la saison dernière, ce pur alésien devrait à nouveau opter pour un 4-4-2 classique. "C'est le système de jeu le plus facile à mettre en place sur le plan tactique", commente le détenteur actuel d'un brevet de moniteur de football (BMF), qui tentera de décrocher son brevet d'entraîneur de football (BEF) au cours de la saison à venir.
Les joueurs mis à l'amende
"L'an dernier, on allait chercher les équipes très haut sur le terrain, en étant très agressif à la perte du ballon. En général, les équipes s'attendent à un bloc médian avec des joueurs qui coulissent. Elles ont donc été surprises et ont eu tendance à jouer long", développe le coach. Et d'enfoncer : "À l'entraînement, on avait des thèmes avec des jeux au cours desquels l'équipe qui défendait avait 5 ou 6 secondes maximum pour récupérer le ballon. Les joueurs ont adhéré car lorsqu'on est footballeur, on a envie de récupérer le ballon pour l'avoir le plus souvent possible."
Fin tacticien, Sidane se distingue aussi par une rigueur à toute épreuve, distribuant les amendes à ses joueurs lorsque c'est - à ses yeux - nécessaire. 50 centimes pour un retard, 1 euro pour un début de match raté. Tout le monde adhère. "Les joueurs mettent l'argent dans une caisse et on s'en sert pour faire un futsal ou un restaurant quand on se déplace", précise l'éducateur. Il poursuit : "Cette rigueur, j'y tiens. Si un jour ils jouent en N2, ils ne pourront pas se permettre d'arriver avec 10 minutes de retard à l'entraînement ou sans protège-tibias."
"Il a tellement été bon que je ne l'ai plus jamais revu"
Car c'est bien à ça que le trentenaire qui conçoit la catégorie U18 comme "un sas entre la formation et la compétition" prépare ses joueurs : évoluer un jour dans l'équipe première du club. À l'heure actuelle, le gouffre est trop grand entre les équipes de jeunes naviguant au niveau régional, la réserve en R3, et l'équipe première qui se rapproche petit à petit du monde professionnel. Ainsi, les joueurs formés à l'OAC qui garnissent l'effectif dirigé par Stéphane Saurat sont trop rares. Seuls Melvyn Ritas, Louis Laurent et Henzo Toiron en font partie cette saison, mais ne sont pas encore apparentés à des titulaires en puissance.
Trois joueurs que Mehdi Sidane a récemment eu sous son aile. "Melvyn Ritas était mon capitaine en U17 et Louis Laurent mon gardien." Le coach livre d'ailleurs une anecdote au sujet du dernier nommé : "Cette saison-là, on gagne la Coupe de la Ligue Occitanie en battant Nîmes Olympique en finale. À ce moment-là, les deux gardiens de l'équipe première étaient blessés. Louis, qui n'avait que 16 ans, est donc allé s'entraîner avec les seniors. Il a tellement été bon que je ne l'ai plus jamais revu (rires)." Souhaitons que l'éducateur oacien, qui se plait à travailler aux côtés des adolescents, ait plusieurs anecdotes de ce type à raconter à l'avenir.
Corentin Migoule