GRAU-DU-ROI Été : la saison de tous les contrôles
La saison estivale dans les stations balnéaires est synonyme d'affluence. Plus que jamais donc, les vacanciers et les visiteurs doivent être assurés que les services ou produits qui leurs sont proposés sont conformes à la réglementation pour garantir sécurité, bien-être et traçabilité. Nous avons suivi une opération interministérielle vacances (OIV) en compagnie de Thierry Dousset, directeur de cabinet du préfet du Gard, afin de se faire une idée de la procédure.
Protection des mineurs : contrôle à l'UCPA de Port-Camargue
Comme chaque été Fabien Brouquier, inspecteur de la Jeunesse et des sports, contrôle les centres qui reçoivent des mineurs en séjour de vacances. Ses missions sont multiples. Il doit s'assurer que la sécurité des jeunes est assurée, des bonnes conditions d'hébergement, de la qualité de la nourriture, de l'hygiène et du traitement correct de enfants.
Le contrôle va plus loin encore, puisque il oblige à s'enquérir de l'intérêt pédagogique des séjours et des messages que font passer les équipes d'encadrants, dont les références seront bien sûr dûment vérifiées. Chaque année, Fabien Brouquier et ses collaborateurs procèdent à 80 contrôles sur le département, ce qui représente environ 20% des séjours. Le choix des établissements ne se fait pas à pile ou face. Sont privilégiés les établissent qui viennent d'ouvrir leurs portes, comme L'UCPA de Port-Camargue, dont c'est la première saison dans de nouveaux locaux, les signalements éventuels et les changements de direction.
Une bonne note pour L'UCPA
L'inspection de l'École de la mer, qui reçoit 87 mineurs de 6 à 17 ans pour un séjour multi-activités basé sur les sports nautiques, dure un peu plus de deux heures : vérifications administratives, visite détaillé de locaux, de l'espace restauration à l'infirmerie en passant par les dortoirs des internes et les départs des enfants aux activités du jour. Le tout accompagné d'Arnaud Badaud, le directeur de séjour qui a en charge l'organisation, les animations et la vie collective, et le directeur de l'UCPA de Port Camargue, Philippe Lannes, qui lui se consacre au management des centres UCPA de Port Camargue, l'Espiguette et Sète.
Les deux hommes répondent à un feu roulant de questions de l'inspecteur. Au terme de la visite, Fabien Broquier se déclare satisfait de son inspection. Les locaux sont neufs et bien agencés et les enfants hébergés dans de bonnes conditions. Les messages pédagogiques sont clairs, souvent sur le ton de l'humour, et montrent un intérêt à la fois éducatif, sécuritaire et axé sur le respect des autres et de l'environnement. Le personnel est qualifié, le registre d'infirmerie à jour et les enfants correctement équipés pour leurs activités nautiques.
Finalement, rien à signaler. L'occasion pour Fabien Broquier de faire remarquer, que "confier ses enfants à une structure spécialisée est souvent un gage de sécurité supérieur à celui de la famille ou des proches." Car, comme l'explique l'inspecteur, "la famille est de bonne volonté mais souvent pas formée et responsabilisée comme les professionnels. Dans les centres de loisirs aujourd'hui on ne dénombre plus d'accidents graves et les inévitables bobos sont des incidents ne relevant pas de la responsabilité des encadrants". Quant aux jeunes, de l'avis général, "on s'éclate et on pratique pleins de sports différents avec les copains ".
Fruits et légumes : producteurs… ou pas !
Il est temps de rejoindre la Direction départementale de la protection des populations pour le contrôle inopiné d'un stand de fruits, légumes et produits régionaux installé sur un grand rond point à l'entrée du Grau-du-Roi. Cette fois, les agents sont trois à procéder au contrôle. Leur mission ? S'assurer que la provenance des produits est la bonne, que l'étiquetage est présent et conforme aux produits et que le stand répond aux normes requises.
Les apparences, mises en avant par un slogan militant, auraient tendance à montrer que nous sommes sur le stand d'un producteur. Première vérification : s'assurer que le site de vente est bien sur les terres du producteur en question, sinon, il n'y a plus vente directe mais négoce. La patronne, prévenue par son employée, arrive quelques minutes plus tard et donne facilement son accord à la presse pour filmer et prendre des photos, ce qui paraît de bon augure. Elle confirme que le terrain est bien en bordure de son exploitation que l'on aperçoit juste derrière. Premier bon point. Mais tous les produits ne viennent apparemment pas de chez elle comme le vin, le miel, les fruits et des petites poteries artisanales.
Calibrage et provenance
Néanmoins, ces produits sont séparés de la production. Les fruits sont présentés en cagettes et pas en vrac et l'étiquetage est clair et annonce une "origine France". Contrôle du calibrage des fruits annoncé sur les cagettes pour vérifier si l'emballage est conforme au contenu. Tout semble provenir de producteurs des environs proches, le miel et le vin y compris. Un des inspecteurs faisant remarquer au passage, ce que peu de personnes savent, que "le miel doit être conservé entre 5 et 15°"… Philippe Bernard, un des enquêteurs de la DDP, (anciennement répression des fraudes) constate que l'ensemble est plutôt cohérent : "pas de racolage mensonger. Une séparation de la production et du négoce. un étiquetage honnête".
Pas de bol ?
Les poteries, quant à elle posent un problème : pas de mention de provenance ni de garantie alimentaire du vernis. Un point que devra éclaircir très vite la propriétaire du lieu auprès de la DDP. Claude Colardelle, vétérinaire et directeur de la DDP du Gard, précise que ces contrôles qui garantissent la qualité des produits aux consommateurs ont aussi pour objectif de protéger les producteurs en respectant des chartes qu'ils ont eux-même signées, comme celle concernant les provenances ou le calibrage des fruits…
Cette fois le contrôle se déroule bien. La propriétaire s'en tire avec un rapport rapide à faire sur l'origine de ses bols dont elle devra compléter l'étiquetage ou, à défaut, les retirer de la vente. Mais il peut arriver aux équipes de se déplacer suite à des signalements et d'enquêter sur des étiquetages mensonger ou de la maltraitance animale. Ces contrôles qui s'intensifient en été ont lieu tout au long de l'année.
Véronique Palomar-Camplan