Patrick Bosso sera sur la scène des arènes du Cap d'Agde, le mercredi 17 août, pour présenter son spectacle Dernier round. Le comédien et humoriste sera passera également par les arènes du Grau-du-Roi, le 21 août prochain. Interview.

Objectif Gard : Le titre Dernier round fait-il référence à un combat que vous avez mené jusque-là ?

Patrick Bosso : J'aurais bien aimé faire 15 spectacles comme il y a 15 rounds dans un combat. Je crois que j'en suis à 12. Non, c'est juste un clin d'oeil pour dire que ce sera mon dernier "seul en scène". Je ferai plein d'autres choses, mais plus ça.

Pourquoi ? 

Parce que ça demande beaucoup d'énergie, il faut se renouveler, être dans le coup. Il faut être présent sur les réseaux sociaux, de plus en plus... Plusieurs choses qui font que j'ai bien envie que ce soit le dernier. Je prends toujours autant de plaisir à jouer, mais c'est tout ce qu'il y a autour qui me fait prendre cette décision. Et puis quand je suis parti pour une tournée de deux ans, c'est difficile de pouvoir faire autre chose. Là je pourrai le faire.

Avez-vous pensé à créer votre lieu, un théâtre à Marseille par exemple ?

Non, pas du tout. Si je devais acheter quelque chose, ce serait un terrain de pétanque !

Vous avez entamé votre tournée en 2021. Comment se passe-t-elle ?

C'est un plaisir de retrouver les gens. Il y a eu quelques embouteillages à cause du covid, mais aujourd'hui, j'ai l'impression que tout rentre dans l'ordre. Ça n'a pas été une période évidente pour les humoristes, c'était très compliqué de faire rire dans un contexte tel que nous l'avons connu. Dans ce spectacle, je ne parle pas du covid, mais de l'époque dans laquelle nous vivons, de ce qui nous entoure, de ce qui m'interpelle. Les gens se marrent et c'est bien l'essentiel.

Y a-t-il une part d'improvisation ou tout est écrit à la ligne près ? 

J'aime tout écrire, ça me rassure. Mais on ne sait jamais. Il m'est arrivé d'improviser et de me rendre compte que c'était plus fort que ce que j'avais écrit. Du coup ça reste et ça devient récurrent dans le spectacle. La porte est ouverte à tout. Mais ce n'est jamais inspiré d'un spectacle passé. Chacun de mes "seuls en scène" sont différents. Je mets du temps à les écrire parce que je ne veux pas raconter toujours la même chose.

Si je ne me trompe pas et que mes calculs sont bons, au mois d'octobre vous fêterez vos 60 ans...

De vous l'entendre dire, je n'arrive pas à y croire. J'ai l'impression que vous parlez d'un autre.

Mieux vaut en rire ou en pleurer ?

Les deux, mon capitaine. Parfois on en rit, parfois on se dit que ce n'est pas possible. C'est aussi un des thèmes abordé dans le spectacle : le temps qui passe. On en revient à ce que nous disions tout à l'heure. Place aux jeunes, il est temps d'arrêter j'ai les genoux qui grincent.

Aïe, comment allez-vous faire pour la pétanque ?

Je ne sais pas (Rires). Peut-être qu'un jour je le regretterai, mais c'est une décision mûrement réfléchie. Et puis, arrêter le "seul en scène", ce n'est pas grave, ce n'est pas triste. Ça va me permettre de faire plein d'autres choses.

Parmi les projets, peut-on espérer un Collègue 2 ?

Ah, on est trop vieux ! On a 60 ans qu'est-ce que vous voulez qu'on joue au football. On n'arriverait même pas à être dirigeants, ni même à s'asseoir sur le banc des remplaçants. Ça a été une belle histoire, une belle aventure. On en parle toutes les cinq minutes de ce film, c'est impressionnant. Mais je pense que c'est bien comme ça, que ça reste en l'état dans les mémoires. Quitte à le faire, il aurait fallu que ce soit trois ou quatre ans après la sortie du premier. Mais plus de vingt ans après ça ne rime à rien. Certains ne sont même plus comédiens.

Propos recueillis par Stéphanie Marin