LE 07H50 Spécial Cash Investigation : la Saur répond aux questions soulevées par l'émission
Objectif Gard : Vous êtes mis en accusation dans le reportage de France 2 concernant des fuites d'eau récurrentes sur le réseau à Nîmes. Qu'avez-vous à répondre ? (Le reportage illustre le manque de réactivité des services de la Saur en mettant en exergue le cas d'une fuite souterraine restée 4 mois sans réparation...)
Christophe Piednoël : Nîmes est sur le podium des meilleures villes de France en matière de baisse du taux de fuites sur son réseau, avec 25 % de fuites en moins depuis 2012. Tout d’abord, je tiens à préciser que le rendement de réseaux -ou taux de fuites pour faire simple- n’est pas une donnée comparable d’une ville à l’autre. C’est à peu près comme si vous tentiez de comparer un loyer de Paris à un loyer de Guéret (Creuse). Ça n’a aucun sens. Sur Nîmes, ce rendement est en 2017 de 72 % et il sera de 76 % en 2019, remplissant ainsi les objectifs fixés par la collectivité. Le réseau de Nîmes est très spécifique : captage de l’eau du Rhône à 25 km de la ville, agglomération sur 800 km² et topographie accidentée, réseau d’adduction d’eau potable de 700 km, mouvements de terrain réguliers qui fragilisent les équipements… Enfin, concernant la fuite signalée dans le reportage via un appel anonyme (faux nom, faux numéro), il n’y avait aucune fuite détectée au niveau du branchement. C’est une fausse fuite inventée par l'émission Cash Investigation. Autrement dit, rien à voir avec les 10 000 m3 estimés par les journalistes et de toutes les manières invérifiables « à l’écoute » pour reprendre la mise en scène grotesque du reportage.
La journaliste de l’émission Cash Investigation indique que vous auriez refusé une visite du centre opérationnel. Pour quelles raisons ?
C’est totalement faux. Le CPO, notre « tour de contrôle de l’eau », a fait l’objet de nombreux reportages presse et télé. C’est un équipement dont nous sommes très fiers. Aucune raison que nous en refusions l’accès. La journaliste nous a simplement communiqué ses disponibilités début août 2017 pendant les grands incendies de l’été, période pendant laquelle nos équipes étaient mobilisées pour s’occuper de nos clients. La preuve en est que nous n’avons rien à cacher : Saur a accepté de répondre face à la caméra.
Vous êtes désormais soumis à des obligations de taux de rendement que vous ne respectiez pas jusqu’alors. Comprenez-vous que l’on puisse se poser la question de la qualité de vos services ?
Viser un objectif de zéro fuite ? Il suffirait pour ça d’injecter 200 millions sur un an et de multiplier le prix de l’eau par 7 ! Gardons en mémoire que le propriétaire des réseaux reste en effet la collectivité et que le renouvellement ne doit pas faire exploser le prix de l’eau. L’équipe de Nîmes métropole en place, au terme d’arbitrages responsables, a fait le choix d’investir significativement dans le réseau nîmois tout en étalant les dépenses dans le temps. En 2017, près de 5 millions € d’investissement et une cellule dédiée de 8 personnes ont été consacrés au réseau.
Êtes-vous inquiet de la remise en concurrence du marché de l’eau dans l’Agglomération de Nîmes en 2021 ?
La remise en concurrence est saine. Tant pour les professionnels de l’eau que pour les collectivités et leurs administrés. Nous nous mobilisons déjà pour préparer au mieux cette échéance de 2019. Saur peut être fière du travail réalisé par ses 300 collaborateurs de Nîmes.
Propos recueillis par Abdel SAMARI
Edité : L'émission Cash Investigation sur France 2 souhaite apporter la précision suivante suite à cette interview : "Nous réfutons catégoriquement cette affirmation de Christophe Piednoël selon laquelle nous aurions passé un appel anonyme. En témoigne pour preuve la vidéo ci-dessous ou en cliquant ICI :
#cashinvestigation @objectifgard @Piednoelc @GroupeSaur @cashinvestigati « Enfin, concernant la fuite signalée dans le reportage via un appel anonyme (faux nom, faux numéro) ». Justement. Concernant cet appel. pic.twitter.com/t1VvwdI7DT — Marie Maurice (@MarieMaurice) 14 mars 2018
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