LE 7H50 de Christophe Piednoël, porte-parole de la Saur : "Tout le monde n'est pas en phase avec le choix du président Yvan Lachaud"
Objectif Gard : Comment interprétez-vous le choix de Nîmes métropole de vous écarter après 50 ans ?
Christophe Piednoël : La première des choses que je voudrais dire c'est que la décision finale appartient aux élus de l'Agglomération nîmoise qui devront l'approuver le 23 janvier prochain. Et j'ai cru comprendre que tout le monde n'est pas en phase avec le choix du président Yvan Lachaud.
Nîmes métropole a pris sa décision sur des critères financiers et techniques. Comment contester ?
Sur le fond, on a compris que Véolia avait proposé 185 millions d'euros pour ce marché. Savez-vous que nous avons proposé 179 millions d'euros et une baisse du prix de l'eau de 17% alors que notre concurrent ne propose que 15% ? Les élus locaux ont pourtant dit que le prix était un critère déterminant. Ce n'est apparemment pas le cas. C'est le plus fort des trois qui a été retenu. Il existe certainement d'autres critères techniques mais à ce stade, difficile de vous répondre, nous n'avons pas eu accès aux détails.
Quelles seront les conséquences de la perte de ce marché Nîmois pour la SAUR ?
On s'est investi depuis très longtemps sur ce territoire avec des fonctions nationales en matière de formation, de recherche et développement, de laboratoire d'analyse. Cela représente une équipe de 240 personnes. Pour nous, il est assez clair que ces postes n'ont pas vocation à rester dans une ville qui ne nous fait plus confiance. Vous avez pu le voir hier matin avec la manifestation de nos salariés, ce sont plusieurs dizaines de famille qui sont aujourd'hui dans l'angoisse.
Yvan Lachaud a assuré au personnel qu'il n'y aurait pas de casse sociale...
J'aimerais bien savoir comment il va faire puisque ce sont des salariés qui appartiennent au groupe Saur. Ils ne peuvent pas être repris. Les salariés bénéficient, dans notre centre, des formations adaptées aux techniques de la Saur. Pareil pour notre centre de recherche et développement. Je comprends la position de M. Lachaud qui cherche les moyens d'amortir le choc social mais cela ne tiendra pas. La réalité est là.
Quelle est l'incidence financière pour votre groupe de perdre Nîmes ?
Il n'y a rien de majeur d'un point de vue de l'activité puisque le marché de Nîmes métropole pèse aujourd'hui 2% du chiffre d'affaires global du groupe. Néanmoins, c'est symbolique. Nîmes était pour nous historique. Tous nos salariés sont un jour passés par Nîmes. C'est une mauvaise nouvelle indéniablement car nous avons fait beaucoup d'investissements. Il n'est pas certain qu'un groupe comme Véolia, présent dans des grandes villes comme Bordeaux ou Toulouse, puisse aborder le marché nîmois comme la Saur, une entreprise de taille intermédiaire dont le vaisseau amiral était à Nîmes et qui était engagée dans de nombreuses activités sportives et associatives.
Propos recueillis par Abdel Samari