LES GARDOIS DE L’ÉTRANGER Olivier Lange, un Nîmois au cœur du Sahel
Il y a deux ans, ce proche collaborateur de la députée Françoise Dumas est parti à Niamey diriger le Centre culturel franco-nigérien.
Les dépaysements, Olivier Lange adore ça. Après deux missions au Liban et en Syrie, le quadragénaire a opté, il y a deux ans, pour le Niger. Un vaste pays désertique, planté entre le Maghreb et l’Afrique subsaharienne. « En ce moment c’est la saison des pluies, les températures avoisinent les 30°. Mais en mai, le mercure est monté à 50° ! », commente l’expatrié. À côté, Nîmes et sa canicule estivale sont de petites joueuses…
S’engager autrement
C’est dans la capitale, Niamey, que l’ex-attaché parlementaire de la députée nîmoise, Françoise Dumas, a posé ses valises. « Après sa réélection, je me suis porté volontaire auprès du ministère des Affaires étrangères », relate l’intéressé. Gardois revendiqué, Olivier Lange se décrit comme « un citoyen du monde » : « par son histoire et sa position géographique, notre département a toujours été ouvert, contrairement à ce que certains laissent penser aujourd’hui. »
Pour décrocher sa mission, le candidat a mis en avant ses qualités de « gestion » et de « management. » Des compétences acquises au cours de ses anciennes missions, comme celle du Liban où il dirigeait les trois instituts français du sud du pays. À Niamey, Olivier Lange gère le Centre culturel franco-nigérien qui comprend notamment deux médiathèques et un centre de formation. Soit au total, une cinquantaine de personnes sous sa responsabilité.
« Je voulais m’engager autrement, au service de l’amitié entre les peuples », éclaire-t-il. Ancienne colonie française, le Niger est aujourd'hui un partenaire privilégié pour l’hexagone. « Le Centre culturel est un bel outil de coopération et d'amitié entre nos deux pays. C’est un lieu d’échange, de débats et d’ouverture sur le monde », martèle-t-il.
Un laboratoire de solutions
En début d'année, le député et mathématicien Cédric Villani a donné une conférence sur le statut de la science. « Le destin de la France et du Niger sont liés », soutient Olivier Lange, « nous avons beaucoup à apprendre des Nigériens, sur leur capacité à créer du lien social ou sur la place des aînés dans la société ou sur l’agroécologie. On ne peut pas avoir une vision caricaturale, en disant que les problèmes sont au sud et les solutions au nord. »
Au Sahel, le Niger n’échappe malheureusement pas à la menace terroriste. « Mais ici à Niamey, on ne se sent pas en insécurité. La situation n’est pas comparable au Mali où il y a des affrontements dans tout le pays », commente-t-il. Seul bémol à son départ : l’absence de sa famille. Marié à une enseignante, père d’un petit garçon de six ans et d’une fille de douze ans, l'expatrié ne les voit que tous les deux mois.
Dans deux ans, Olivier Lange sera de retour dans la capitale gardoise. Une escale avant de partir pour de nouvelles aventures ? « On verra, pour l’instant je termine ce que j’ai à faire ici. »
Coralie Mollaret