UZÈS Hôpital local cherche infirmiers, aides-soignants et kinés
« Je n’ai jamais connu ça en 32 ans de carrière », souffle le directeur de l’hôpital d’Uzès Jean-Luc Montagne. L’établissement de santé de proximité cherche pas moins de 10 infirmiers, 21 aides-soignants et 2 kinésithérapeutes, principalement pour ses Ehpad.
Ça fait beaucoup, d’autant que « depuis plus de deux mois, on ne reçoit pas de CV », affirme le directeur d’un établissement qui s’attend à être en tension forte de personnel, comprendre en manque de personnel, aux moins jusqu’à septembre. « Nous avons pris la décision de ne pas fermer de services, mais ça pourrait peut-être arriver si ces tensions continuent », prévient Jean-Luc Montagne. Faute d’infirmiers, l’hôpital de Pont-Saint-Esprit a dû se résoudre à fermer 14 lits en octobre dernier.
Le directeur de l’hôpital qui compte 814 salariés date le début de ces difficultés à l’année dernière. « Il y a une pénurie de CV, un nomadisme du paramédical, certains vont au plus offrant, et il y a eu pas mal de missions de réserve sanitaire à l’étranger très attractives », avance la directrice des soins de l’hôpital d’Uzès Bérangère Hérail pour expliquer cette situation qui ne se retrouve heureusement pas chez les médecins. Beaucoup d’infirmiers partent aussi dans le libéral, attirés par des revenus plus conséquents et des horaires plus flexibles.
Deux antennes d’écoles d’aides-soignants et d’infirmiers ont ouvert à Uzès en 2020 et 2021, mais il faudra encore attendre un peu pour voir les premiers diplômés en sortir. En attendant, « ils viennent faire des remplacements pendant les congés, ce qui nous permet aussi de les fidéliser », note le directeur.
L’enjeu réside dans l’attractivité de l’établissement, vu que le nomadisme avancé par Bérangère Hérail met de facto les établissements en concurrence. Alors l’hôpital d’Uzès met en avant ses « services à taille humaine » et le fait qu’il « stagiérise rapidement », comprendre que le personnel rentre rapidement dans la fonction publique. Le directeur précise également que le personnel peut faire des heures supplémentaires défiscalisées et travailler en journées de douze heures trois jours par semaine, un rythme recherché dans le secteur. « Et dans la plupart des services, on travaille un week-end sur trois, alors que la plupart du temps, ailleurs c’est un sur deux », ajoute le directeur qui estime que « ça peut faire la différence. »
Thierry ALLARD