Publié il y a 17 h - Mise à jour le 20.03.2025 - Romain Fiore - 4 min  - vu 189 fois

ALÈS Aimen Bentaleb, la relève de la boxe alésienne

Aimen Bentaleb

Le jeune boxeur Aimen Bentaleb, champion de France cadet en -71 kilos, défend les couleurs du Punch Insertion cévenol. 

- Romain Fiore

Le Punch Insertion Cévenol veut continuer de briller avec la relève. Après le titre de champion du monde de la Wako toujours détenu par Sofian Hadj-Brahim depuis presque un an, le boxeur et également entraîneur tente d’assurer la relève avec sa jeune pépite Aimen Bentaleb, champion de France cadet K1 en -71 kg.

C’est avec une grande sérénité qu’Aimen fait son entrée dans la salle de boxe, accompagné d’un ami. Le jeune lycéen, scolarisé au lycée Jean-Baptiste-Dumas d’Alès, situé à quelques centaines de mètres de la salle de boxe du Punch Insertion Cévenol, a choisi de venir pendant sa pause déjeuner. Pourtant, à seulement 15 ans, ce boxeur prometteur vient tout juste de décrocher le titre de champion de France de K1 dans la catégorie cadet des -71 kg. Une catégorie assez peu courante pour des enfants de son âge, car il n’est pas facile de trouver des adversaires à la fois de sa taille et de son poids. Ayant commencé la boxe à l’âge de neuf ans, il s’était d’abord inscrit pour se défouler et surtout perdre du poids. Sa mère, qui souhaitait que son grand frère et lui se défoulent avant tout, ne pensait pas à tout le potentiel inexploité que les deux enfants Bentaleb avaient dans leurs mains. « J’ai commencé les compétitions il y a seulement quatre ans, livre Aimen. Je voulais d’abord maigrir, puis j’ai de plus en plus accroché aux entraînements. Maintenant, j’enchaîne jusqu’à six séances par semaine. »

Cet accro du travail évolue désormais avec les grands à l’entraînement. Celui qui était d’abord coaché par Kamel Hadj-Brahim, ancien champion de boxe et père de Sofian, l’a connu chez les plus jeunes. « J’avais lui et son grand frère chez les petits, et dès le début je savais qu’ils deviendraient des champions. Déjà à la salle, quand tu vois les gamins s’entraîner, eux, je sentais qu’ils étaient différents », raconte Kamel, qui souligne également le soutien précieux de la mairie et de l'agglomération d'Alès, qui aident à mettre en lumière des talents comme Aimen et son frère. Le jeune Cévenol a fait ses débuts en compétition dans les championnats d’Occitanie, dans la catégorie "light", où les KO sont interdits. C’était l’opportunité de se tester, avec un bilan de 15 combats, dont 10 victoires et 5 défaites, en deux ans de compétition.

Dans la cour des grands

Aujourd’hui, Aimen a fait le grand saut en rejoignant la catégorie des combats « pleins », où les KO sont permis. Il a ainsi eu l’occasion de se mesurer aux meilleurs lors des championnats de France, les 1er et 2 mars derniers à Gagny (93). En demi-finale, face à un combattant de Mayotte, Aimen a enfin trouvé un adversaire de son gabarit et l’a emporté à la décision. Mais c’est en finale qu’il a véritablement marqué les esprits en remportant son combat par KO. « J’ai mis un genou au corps, il est tombé et ne s’est pas relevé », raconte Aimen, avec un sourire fier.

Aimen Bentaleb
Dans la salle du Punch Insertion Cevenol, là où tout a commencé pour Aimen Bentaleb.  • Romain Fiore

Une fierté partagée pour son entraîneur, Sofian Hadj-Brahim, qui voit en son jeune poulain un potentiel énorme. « Il a l’avenir devant lui. À 15 ans, quand tu rentres dans le monde amateur, tu as une marge de progression énorme. Il n’a pas fini d’apprendre. À son âge, je n’étais pas champion de France. L’avantage, c’est que maintenant les jeunes peuvent boxer en “plein” avant leurs 18 ans, c’est une bonne école pour eux », confesse le champion du monde Wako. Un joli résultat qui lui permet d’entrevoir les portes de l’équipe de France, avec une première convocation à un stage à Reims en avril prochain. « Mon objectif est désormais de faire bonne figure lors de ce stage et d’intégrer l’équipe de France pour les prochaines compétitions », confie Aimen.

Combler ses points faibles

Avec ce passage à la catégorie des combats « pleins », Aimen a désormais bien identifié les points faibles qu’il doit améliorer pour devenir un boxeur d’exception. Et c’est son coach qui en parle le mieux. « Il a le potentiel pour être professionnel en faisant une trentaine de combats avant ses 18 ans. Mais ce qui peut le freiner, c’est son poids, car en -71 kg, il n’y a pas beaucoup de monde à son âge. Il doit aussi être épargné par les blessures, vu qu’on est dans un sport de contact avec beaucoup de bobos. Il a également des lacunes sur la piste, comparé à son frère, qui est physiquement moins court que lui. »

Aimen Bentaleb
Le nouveau champion de France avec son certificat obenu à Gagny (93) au début du mois de mars.  • Romain Fiore

Mais le champion du monde n’oublie pas non plus de mettre en avant ses qualités qui peuvent faire de lui un futur boxeur professionnel. « Sur le ring, il a un mental d’acier. Il sait rester lucide dans les moments clés et serre les dents malgré les coups. Il est déjà mentalement prêt, et ça, c’est aussi grâce à son grand frère. Ils se tirent ensemble vers le haut. C’est un jeune que j’apprécie, au-delà de la boxe, et j’adore m’entraîner avec lui. »
Désormais dans la même catégorie de poids, le coach et l’élève s’entraînent sur le ring ensemble. « Cette année, pour le préparer, j’ai changé la donne et je l’ai poussé dans ses retranchements, et ça l’a forgé », glisse Sofian, qui souhaite qu’il n’oublie pas ses principes essentiels pour sa progression, comme bien figurer dans les études et avoir un métier, avec un objectif en tête.

Romain Fiore

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