ÉDITORIAL Julien Plantier, le bon élève de la campagne municipale

Méthodique et scolaire, le Premier adjoint répudié de la majorité municipale avance doucement sans, pour l’heure, commettre d’impairs.
À Nîmes, la campagne des municipales va être longue. Les raisons ? Après 25 ans au pouvoir, Jean-Paul Fournier raccroche son écharpe. Et comme toute fin de règne, ses héritiers se disputent le trône. Eux, forcément, sont moins connus que le roi. Ils doivent donc ferrailler pour s’imposer. Alors, mieux vaut partir tôt… En janvier, le Premier adjoint, Julien Plantier, s’est déclaré le premier. Sentant la bascule du maire en faveur de son rival et président de Nîmes métropole, Franck Proust, il a voulu ne pas apparaître comme le diviseur. Malin. Biberonné à l’UMP, Julien Plantier fait un bon début de campagne. En public, pas un mot plus haut que l’autre à l’endroit de son ex-famille politique. Pas question d’insulter l’avenir… Même lorsque les mesures de rétorsion du maire sont sanglantes, Julien Plantier évite le piège de la vengeance. Suite au retrait de leurs délégations, les membres du groupe baptisé Nîmes Avenir ont préféré alerter les Nîmois sur les réseaux sociaux, histoire qu’ils s’offusquent de ces vieilles pratiques. C’est également avec prudence que Julien Plantier ne cède pas (encore ?) à l’appel du pied de Valérie Rouverand, patronne de Renaissance dans le Gard et aussi candidate, qui s’est émue du « coupage de têtes ». Entre eux, un rapprochement trop précipité ferait passer Julien Plantier pour le nouveau « Yvan Lachaud », du nom du Centriste, tantôt allié et traître des Républicains. Pour l’heure, le Nîmois parle organisation et projet. Le nerf de la guerre. Celui qui n’a plus de parti vient de créer Nîmes Avenir pour récolter des fonds, servant à animer sa campagne. La mise en place de commissions thématiques lui permet d’afficher ses priorités politiques autour du développement durable ou de la sécurité. Et enfin, ses réunions publiques lui donneront, il l’espère, l’opportunité de rallier des troupes pour mener la bataille. Finalement, la liberté du répudié est un atout là où son rival Franck Proust doit prendre plus de pincettes pour incarner le renouveau et s’extraire de l’ombre du maire. Finalement, c’est à se demander si se faire virer de la majorité municipale n’était pas une aubaine pour Julien Plantier.
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