Publié il y a 12 h - Mise à jour le 21.03.2025 - Corentin Dimanche - 5 min  - vu 355 fois

L'INTERVIEW Joseph Barba, maire de Laval-Pradel : "J’estime avoir rempli mon rôle"

Joseph Barba, maire de Laval-Pradel depuis 2014, ne se représentera pas en 2026

Joseph Barba, maire de Laval-Pradel depuis 2014, ne se représentera pas en 2026

- Corentin Dimanche

Maire de Laval-Pradel depuis 2014 et à la mairie depuis 2001, Joseph Barba a décidé de rendre son écharpe en 2026. Il part serein avec une bonne idée de la suite, pour lui et pour sa commune.

Objectif Gard : Vous voilà à la tête de Laval-Pradel depuis plus de dix ans, quelles ont été les grandes réalisations récentes dans votre commune ?

Joseph Barba : On a refait tout ce qui était isolation extérieure dans une école de Pradel, en attendant d’autres travaux à venir. Concernant l’école du Pontil, les combles ont aussi été isolés et une pompe à chaleur installée. Pour cette dernière année, on continue de travailler sur les économies d’énergie en isolant par l’extérieur et remplaçant les sanitaires, pour que nos petits soient au mieux. Lors de cette mandature, nous avons aussi fait la deuxième tranche de la traversée du village de Pradel et du Mas Dieu, en plus de travailler sur la mise en sécurité, les réseaux secs et humides, ainsi que l’assainissement et l’éclairage public en mettant des LED. Les terres battues des cimetières ont quant à elle été bétonnées.

Beaucoup d'infrastructures ont aussi été mises à disposition des habitants, pour tous les âges...

Une unité de vie, menée par un particulier certes, mais permise par la commune, s’est en effet installée. Pour nous, c’est du pain bénit. Elle est constituée de dix logements, avec une pièce commune, ce qui va aider à maintenir du lien social. On a aidé trois infirmières à s’installer, avec un cabinet juste en face de la mairie, en attendant une artisane qui ne devrait pas tarder. Un particulier réfléchit aussi à créer une MAM (Maison d’assistants maternels), une sorte de micro-crèche, sur un axe très fréquenté et à proximité des écoles. Ce serait intéressant pour les parents qui pourraient donc déposer les plus petits à la crèche et les plus grands à l’école.

Joseph Barba, maire de Laval-Pradel depuis 2014, ne se représentera pas en 2026
Joseph Barba, maire de Laval-Pradel depuis 2014, ne se représentera pas en 2026 • Corentin Dimanche

À titres personnel et professionnel, où en êtes-vous du haut de vos 72 ans et 25 ans de mairie ?

Après un mandat de conseiller municipal à l’époque de Charles Fages, j’en ai fait un en tant que Premier adjoint d’Yves Baldit, qui m’a passé la main en 2014. Nous n’avons d’ailleurs jamais augmenté la part communale des impôts depuis. Ceci dit, j’en suis donc à 25 ans de mairie… J’estime avoir rempli mon rôle, avoir fait tout ce que j’ai pu pour ma commune. Je fais partie des associations depuis mes 16 ans, j’y ai toujours pris du plaisir. J’ai aidé à maintenir l’école de l’Affenadou, je suis conseiller communautaire et délégué aux Ordures ménagères à Alès Agglo, membre du syndicat des ruisseaux couverts… Vingt-cinq ans de ma vie seront passés comme ça, à m’occuper de tout… Ça va très vite. Les choses évoluent, changent, je commence à saturer. Les longueurs administratives m’insupportent. On travaille sur notre PLU depuis 2006, il a été débouté deux fois déjà. La mentalité des gens m’interpelle, n’est plus au top, comme la situation politique actuelle avec les extrêmes qui gravissent.

Vous semblez tout de même serein dans votre décision…

J’ai des amis qui veulent et vont continuer, donc je suis tranquille. Je les aiderai et encouragerai tant que je le pourrai. Il faut venir ici avec plaisir, jusqu’à maintenant c’est le cas. Mais je me connais, je me projette dans l’avenir, j’ai 72 balais. Si je peux m’occuper uniquement de mes arrières-petits-enfants et petits-enfants, c’est ce que je vais faire. Et puis mon petit-fils me dit déjà "Je serai maire comme toi !".

La mairie de Laval-Pradel
La mairie de Laval-Pradel • Corentin Dimanche

Ça me fait un truc quand même, bien sûr. Mais je réfléchirai beaucoup moins à ce que j’ai à faire en me levant le matin, même si je resterai actif. Je viendrai toujours à la mairie pour boire le café par exemple ! Je profiterai de la vie tant que j’ai la santé, je ne pars quasiment jamais en vacances pour l’instant. J’ai un pied-à-terre en Lozère, j’essaierai d’en profiter… J’ai eu cette chance de bosser ici, chez moi, je ne sais pas ce qu’est le chômage.

Que retiendrez-vous de ces onze, et bientôt douze, années ?

Quand on est maire d’une petite commune, on est président d’une association, et on fait tout pour elle. C’est 24h/24, même le week-end. Il faut aimer les gens, sinon, ce n’est pas la peine. On se retrouve parfois avec des gens qu’on sait hostiles mais qu’il faut quand même aider. Je n’appelle pas ça une carrière mais du plaisir. Je dis toujours "on a fait" et pas "j’ai fait". C’est une équipe, comme au foot, il y a une construction. Je ne suis par contre toujours pas blindé contre les accidents et disparitions. Le fait d’avoir été au pays grand’combien, puis à l’agglo d’Alès, m’a permis de côtoyer beaucoup de personnes intéressantes et intelligentes. Ça tire vers le haut. Je ne vois pas un maire à qui je ne parle pas, on a tous les mêmes soucis de toute façon. Les communes ont de plus en plus de besoins, mais de moins en moins de moyens. On essaye donc tout ce qui peut nous rapporter quelque chose. Nous avons par exemple un projet de panneaux photovoltaïques, mais il y a toujours un poil sur un œuf : une plante rare, un insecte à ne pas déranger, un oiseau qui veut nicher, etc.

Avez-vous des regrets malgré ces deux mandats à la tête de la municipalité ?

Je regrette toujours le projet touristique sur le site de Mercoirol. J’ai même un peu les boules, il faut le dire tel quel. 5 000 m² de planchers d’habitations étaient prévus, les réseaux d’eau et d’électricité étaient à la charge de la commune, c’étaient des interrogations oui, mais nous n’étions clairement pas contre, alors que c’était ce qui était faussement dit. L’agglo avait pour projet d’enfouir les ordures ménagères à côté du Pontil. On était contre cela certes, mais en faveur du projet touristique au global. Nous n’étions de toute façon que deux à l’époque dans l’opposition du conseil municipal, notre opinion ne pesait pas lourd. Il était juste simple de nous désigner coupable lorsque le projet n’a pas vu le jour.

Quels sont les chantiers à venir pour l’équipe qui vous succèdera ?

Le château du Pradel sera le plus gros projet de la prochaine mandature. Que va t-on en faire ? Le détruire, l’entretenir, le remettre aux normes pour qu’il soit habité ? Cela demandera un gros billet, mais mes collègues seront que faire, je surveillerai cela bien sûr. Nous allons avoir une troisième station d’épuration, du côté de La Grand'Combe. Mon collègue de Génolhac dit qu’il est le roi des ponts, je dis que je suis le roi des stations d’épuration ! Le Département nous propose aussi un projet pour mettre en sécurité les gamins en faisant une entrée à l’arrière des écoles. Depuis des années, on les pose au bord de la route, on n’avait pas vraiment de solution. Cela demandera des aménagements certes, mais c’est secondaire, la sécurité d’un enfant n’a pas de prix. Dans ce genre de commune, on est appelé à se croiser le matin, au bistrot ou autre. Alors ce que je veux surtout, si jamais une liste se présente en face de celle qui devrait être menée par mon actuel Premier adjoint en 2026, c’est une campagne intelligente et dans le respect.

Corentin Dimanche

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