ALÈS Les salariés de Call Expert n'ont pas encore dit leur dernier mot
On aurait pu croire que l'épisode de la mise en liquidation judiciaire de l'entreprise de télémarketing installée à Saint-Christol-lez-Alès, Call Expert (Lire ici), mettrait un point final à ce triste feuilleton sur fond de conflit économico-social qui a démarré au début du mois de juin, si ce n'est avant. Point du tout. Ce lundi 8 juillet à la Bourse du travail sur Alès, après un week-end de réflexion, Stéphanie Mallia, déléguée syndicale CGT a affirmé que ses troupes repartaient au combat armées d'un dossier presque plus épais qu'un dictionnaire.
"Suite à l'ordonnance du délibéré du référé du 4 juillet rendue le vendredi 5 juillet, nous avons pris la décision de lever la surveillance du site Call Expert. Nous n'allions pas continuer à assurer la sécurité des locaux qui n'appartiennent plus à Call Expert puisque ce même jour nous apprenions que le tribunal de commerce de Nîmes prononçait la mise en liquidation judiciaire du site de Saint-Christol" a précisé Stéphanie Mallia. Touchés mais pas coulés, les salariés comptent bien ripostés. "Nous allons mener une action aux Prud'hommes pour l'ensemble des salariés (105, Ndlr) pour licenciements abusifs." Un angle d'attaque est tout trouvé. Organigramme, contrats de travail et fiches de paie de différents cadres de la société à l'appui, les salariés par la voix de leur avocat veulent prouver que la liquidation judiciaire aurait pu être évitée "puisque le site de Saint-Christol-lez-Alès n'est pas une filiale indépendante mais fait bel et bien partie d'un groupe" de six centres de contacts basés en France et à l'étranger, qui d'après le plan prévisionnel de Bertrand Delamarre, PDG de Call Expert, aurait un chiffre d'affaire de +6M€ pour l'année 2013. C'est écrit sur le papier. Des actions traitées à Abbeville par exemple n'auraient-elles pas pu être transférées à Saint-Christol-lez-Alès ?
"Nous mènerons une autre action en justice contre M. Delamarre, dans le cadre du Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). Il nous a liquidé comme des moins que rien. Nos salaires du mois de juin ne nous ont toujours pas été payés. Ce qui fait que les salariés se retrouvent dans une précarité encore plus forte qu'avant puisque je rappelle que nous sommes payés au SMIC. Nous ne partirons pas sans rien. Préfet, sous-préfet, élus... Tout le monde est au courant que M. Delamarre a touché de grosses sommes d'argent public. Qu'en reste-t-il ? Où est-il ? Personne ne peut ou ne veut répondre. Nous, ce que nous demandons, c'est que les subventions reçues soient reversées dans le cadre du PSE" exige avec force Stéphanie Mallia.
Le préfet du Gard vs l'union locale CGT d'Alès
Ceci étant dit, Stéphanie Mallia a tenu à revenir sur la polémique du préfet du Gard, Hugues Bousiges vs l'union locale CGT d'Alès (Lire ici). Bien loin de déposer les armes face au représentant de l’État, à elle de soutenir ses camarades, en guise d'échange de bons procédés : "L'Union locale CGT d'Alès s'est toujours battu à nos côtés et dans d'autres combats pour la préservation de l'emploi sur le bassin alésien. Contrairement à d'autres. L'union départementale a dû se perdre en chemin. Je suis très choquée par les propos tenus par le préfet qui n'a cessé de protéger un patron-voyou qui avait organisé la banqueroute !"
A suivre donc...
S.Ma