ALÈS Rien ne va plus pour les chauffeurs de Kéolis
Les chauffeurs de bus du réseau de transport alésien NTecC*, exploité par Kéolis, tirent la sonnette d’alarme. Ils dénoncent des conditions de travail qui se dégradent de jour en jour.
Noëlle Avouac, chauffeur de bus pour Kéolis-Alès depuis trois ans, a toujours aimé son métier. « J’adore conduire des bus. Ce que j’aime aussi, c’est le contact avec les usagers », explique-t-elle, avec un sourire timide. Ce sourire, Noëlle ne l’arbore plus aujourd’hui lorsqu’elle prend le volant de son bus. Et elle n’est pas la seule : la vingtaine de chauffeurs urbains qui travaillent avec elle sont dans le même état.
Depuis quelques mois, les conditions de travail vont de mal en pis. Les salariés se plaignent, par exemple, de ne pas avoir de pause sur sept heures consécutives de conduite. « Kéolis ne respecte pas la loi. La réglementation impose vingt minutes de pause à partir de six heures de conduite », lance Abdelakim Cherifi, l’un des chauffeurs. Ils dénoncent également l’augmentation kilométrique de leur parcours quotidien : « Avant, c’était 100 km par service. Maintenant, nous devons en faire 120 et sur les mêmes horaires ! »
Une situation dont les conséquences se font notamment sentir sur la qualité de service. « À présent, j’encaisse les clients en conduisant. J’arrive même à leur en vouloir de ne pas sortir leur monnaie assez vite ! », raconte Noëlle Avouac. « Keolis a fait le choix de la productivité au détriment des salariés et des usagers », déplore à son tour Abdelakim Cherifi. Après une première alerte auprès de l’inspection du travail, une action prud’homale devrait être engagée en janvier. En attendant, les chauffeurs ont quasiment tous signé une pétition pour exiger de meilleures conditions de travail et espèrent faire réagir les élus.
*NTecC : nouveau transport en commun cévenol