Comme l’année dernière à la même période, les riverains des bords du Grabieux - victimes plusieurs fois des inondations - se sont retrouvés pour une journée conviviale.

Ils se sont installés entre le Gardon et le Grabieux, sur un terrain verdoyant du quartier du Moulinet. Les « sinistrés du Grabieux », regroupés depuis mars 2015 au sein d’une association, ne risquent pas aujourd’hui d’être engloutis sous les eaux. Le thermomètre flirte avec les 30 degrés et le lit de la rivière est quasiment à sec. Difficile d’imaginer, dans ces moments-là, le Grabieux en cauchemar de ces habitants installés en zone inondable.

2002, 2014, 2015. Tous se souviennent des pluies diluviennes de l’automne, de cette rivière déchaînée ravageant de nombreuses maisons, de Saint-Julien-les-Rosiers jusqu’au quartier du Moulinet à Alès, en passant notamment par le quartier de Camont à Saint-Martin-de-Valgalgues. En juin 2016, les victimes des intempéries déploraient l’absence d’entretien et de travaux dans le Grabieux. Un an plus tard, leur colère semble s’atténuer : « Une étude hydraulique est actuellement menée par un bureau d’études. Elle débouchera sur des propositions d’actions pour limiter les dégâts, comme la construction de bassin de rétention ou l’élargissement du lit de la rivière », explique Bernard Vayssade, enseignant chercheur retraité de l’école des Mines et membre de l’association.

Mais tant que l’étude n’a pas rendu ses résultats – et que les travaux n’ont pas débuté – l’inquiétude est toujours aussi grande pour le millier de riverains exposés aux inondations. « C’est vraiment un traumatisme, poursuit Bernard Vayssade. Dès que l’automne arrive, tout le monde est sur les nerfs. » Alors, avant d’entrer dans cette période anxiogène, les habitants se sont accordés ce samedi une journée conviviale autour de grillades. Ils le méritent bien.