BAGNOLS Huit mois avec sursis contre le rappeur Sbk pour un clip appelant au meurtre de la polémiste Zineb El Rhazoui
Absent à l’audience, le jeune rappeur de 27 ans est condamné à huit mois d'emprisonnement avec sursis par le tribunal judiciaire de Nîmes, vendredi 13 mai 2022 pour avoir diffusé un clip dans lequel il appelait au meurtre de l’ancienne journaliste de Charly Hebdo, Zineb El Rhazoui.
Le rappeur originaire des Escanaux Walid Sebaikhi - alias Sbk - était jugé pour avoir publié, le 23 janvier 2020, un clip de rap sur Twitter dont le refrain répètait à trois reprises « tous à balles réelle sur la pute de Zyneb » et dont les paroles appelaient à tirer sur la polémiste : « Tu mérites un 9 mili' en pleine tête ». Le jeune rappeur supprime son post le lendemain. Mais le clip fera entre 300 000 et 400 000 vues, entrainant une vague de messages haineux et de menaces contre l’ancienne journaliste, qui vit déjà sous protection policière 24h/24, depuis qu’elle a échappé aux attentats de Charly Hebdo.
« Tirer à balles réelles »
Ce clip violent faisait suite aux propos de la polémiste. En janvier 2020, à la suite d’un guet-apens de policiers au Val-Fourré, à Mantes-la-Jolie, Zineb El Rhazoui avait déclaré dans l’émission de Pascal Praud sur CNews que les forces de l’ordre devraient être « fondées à tirer à balles réelles » pour se défendre. En garde à vue, le Bagnolais de 27 ans avait déclaré qu’il s’agissait d’une démarche artistique fondée sur la liberté d’expression, citant les exemples de Brassens ou de NTM...
« Elle vit avec une fatwa sur la tête »
« Le problème est que ma cliente est ciblée personnellement, pointe l’avocate de Zineb El Rhazoui, Pauline Ragot. Je rappelle que depuis qu’elle s’est engagée contre l’Islam radical, celle-ci vit avec une fatwa sur la tête et sous protection policière en permanence. Elle a été prise de panique en voyant ce clip et ses appels à la punition, craignant un passage à l’acte contre elle et sa fille, comme cela est arrivé à d’autres, comme le professeur Samuel Paty. »
La procureure Estelle Meyer avait demandé 8 mois d’emprisonnement et une amende de 500 euros contre le rappeur. « La liberté d’expression est grande mais pas sans limite. Or, là, nous avons quelqu’un qui profère des menaces à plusieurs reprises, et incite ceux qui regardent ses vidéos à passer à l’ace et à commettre un meurtre sur sa victime. », justifie-t-elle.
Pierre Havez