Bien que non autorisée par les autorités, une marche blanche initiée en hommage à un jeune homme sauvagement assassiné a réuni ce matin près de 400 personnes dans les rues de Bagnols-sur-Cèze ce dimanche. 

La marche blanche est partie du quartier des Escanaux d’où était originaire le jeune homme dont le corps avait été retrouvé, en partie carbonisé, le 21 avril dernier à Pouzilhac. Mohamed le frère de la victime, a tenu à préciser : « Si nous sommes là, c’est pour lui rendre un dernier hommage, et pour redorer son image. » Ils étaient près de 400 personnes à participer à cette marche et certains participants portaient des tee-shirts à l’effigie de la victime tandis que d'autres brandissaient des pancartes ou des photos du jeune homme.

Au cri de « Justice pour Abdenbi », le cortège a pris la direction du centre-ville, avant de faire un premier passage devant le commissariat de police où a été respectée une minute de silence. Il s’est ensuite dirigé vers la mairie où il a interpellé le maire de Bagnols-sur Cèze en scandant : « Chapelet sort de chez toi ». L’un des participants à l’hommage s’expliquait : « Nous voulons juste que le maire nous soutienne car nous sommes aussi ses électeurs ».

En l’absence, ou l’extrême discrétion de la police, ce sont des proches de la victime qui faisaient la circulation tout au long du parcours et assurait la sécurité du convoi. De fait, ce dimanche il n’y a eu aucun incident, contrairement à jeudi dernier quand des jeunes avaient voulu en découdre avec un homme mis en examen et placé sous contrôle judiciaire dans ce dossier criminel instruit par la juridiction nîmoise. « Où est la justice ? l’assassin est relâché ! », criait la foule ce matin. Mais à la colère se mêlait parfois à l'émotion et certains ne pouvaient retenir leurs larmes.

La marche a pris ensuite la direction de la gendarmerie de Bagnols-sur-Cèze, pour « remercier des gendarmes pour le travail ». La foule a applaudi les militaires en chantant « c’est vous les vrais héros ! ». Le cortège a ensuite repris la direction du quartier les Escanaux où s'est disloquée dans le calme la marche blanche.

Norman Jardin