BAGNOLS/CÈZE Le personnel de l’hôpital en grève notamment contre le pass sanitaire et l’obligation vaccinale
Un piquet de grève se tient ce vendredi de 10 heures à 15 heures au centre hospitalier de Bagnols, au lendemain de la validation par le Conseil constitutionnel de l’extension du pass sanitaire, notamment à l’entrée des hôpitaux et EHPAD, mais aussi de l’obligation vaccinale pour le personnel soignant.
Un mouvement initié par les syndicats Sud et CGT du centre hospitalier(*) dans le cadre d’un préavis national reconductible « depuis des années », nous indique la CGT sur place, avec pour revendications l’octroi des moyens jugés nécessaires par les manifestants au système de santé, l’égalité salariale femmes/hommes ou encore l’opposition à la réforme des retraites portée par le gouvernement. À ce préavis s’en ajoute un deuxième, local cette fois, en opposition au pass sanitaire.
« L’obligation vaccinale est injuste, nous estimons que nous avons le droit de choisir », lance Jocelyne Lazare, infirmière à l’hôpital de Bagnols et syndiquée CGT. Et elle le précise : « nous ne sommes pas contre la vaccination mais contre l’obligation vaccinale pour le covid. Nous ne sommes pas antivax, il y a des vaccinés ici. » Les manifestants revendiquent aussi l’abandon de toute forme de sanction pour le personnel non-vacciné. La crainte de la stigmatisation revient : « Hier on était essentiels, on nous applaudissait, aujourd’hui on est dangereux et demain on sera éjectables », estime l’infirmière bagnolaise. « C’est injuste », renchérit Myriam Burgun, aide-soignante représentante du personnel à la CGT de l’hôpital et membre de la commission exécutive.
Outre l’obligation vaccinale pour les soignants, les manifestants sont aussi ulcérés par le fait que le pass sanitaire s’appliquera dès lundi aux patients et accompagnants à l’hôpital. « On force tout un chacun à se vacciner pour avoir accès aux soins, là c’est à l’hôpital, et ensuite ? », affirme Myriam Burgun. Pour les manifestants, les mesures sanitaires actuelles suffisent, et « l’entrée au centre hospitalier ne doit pas être conditionnée à un pass », résume Jocelyne Lazare.
Et plus largement, « nous voulons avoir les moyens suffisants, pendant qu’on se parle il y a toujours des fermetures de lits, on fait toujours des économies sur le budget de la santé, c’est aberrant », affirme Myriam Burgun. Et sa collègue d’ajouter : « ce que nous voulons, c’est soigner les gens. »
Les soignants grévistes ont prévu de se relayer sur le piquet de grève, à l’entrée du parking du centre hospitalier, jusqu’à 15 heures ce vendredi.
Thierry ALLARD
thierry.allard@objectifgard.com
* Lors de notre passage ce matin, seule la CGT était représentée.