BEAUCAIRE Les grands projets en discussion au conseil municipal
Vendredi 21 juin, le conseil municipal s'est tenu en mairie de Beaucaire. Une réunion tendue, entre la majorité et l'opposition. Parmi les principaux sujets à l'ordre du jour, un point d'étape sur les grands projets ; le quartier Sud canal, la croix couverte, l'école Garrigues Planes, la gare...
Avant le point d'étape sur ces projets, le maire Julien Sanchez (Rassemblement national) a annoncé plusieurs mesures visant à aider le pouvoir d'achat. Il s'agit de l'instauration du dispositif « Chèque sport », dont nous avons déjà parlé sur Objectif Gard. Il entre en service ce lundi 24 juin est il consiste à offrir 10 euros de remise aux sportifs sur le prix de leur licence.
Pour le personnel communal, 300 employés, les chèques déjeuner qui n'avait pas été revalorisés depuis 2012, vont l'être en passant de 5,5 € à 6,5 €. La part pour le salarié passe à 2,73 € et à 3,77 € pour la commune. La volonté affichée est de « remercier les agents qui accomplissent plus de travail qu'auparavant. Nous avons baissé d'environ 65 équivalents temps plein la masse salariale, tout en demandant de nouvelles choses aux agents », précise Julien Sanchez.
Dans le même registre, c'est le dispositif « Papys et Mamies école » qui se voir revalorisé. Il s'agit pour la plupart de retraités qui sont présents pour sécuriser les entrées et sorties des écoles, les traversées des voies et passages piétons utilisés par les élèves et les personnes qui les accompagnent. Depuis 2017, 12 postes de vacataires ont été créés, pour 4 vacations par semaine et 18 € brut par vacation. L’indemnité passe donc à 22 € brut par vacation à partir du 1er août 2019.
Édifiée vers 1384, la Croix couverte de Beaucaire est située route de Fourques, dans une des entrées de la ville, il s'agit d'un monument historique depuis 1906. Initialement il abrité une haute croix qui est, depuis 1976, déposée au musée archéologique de la ville. C'est un monument de grande qualité, la légende raconte qu'il serait édifié à l'endroit où Saint-Louis, partant en croisade en 1270, se serait arrêté pour prier avant de rejoindre Aigues-Mortes.
La municipalité souhaite donc lancer une étude de faisabilité pour la réhabilitation et la mise hors d'eau du monument, la réalisation d'une réplique de la croix originale pour la mettre en place à l'intérieur, procéder à un aménagement paysager, la mise en place d'un éclairage nocturne, le déplacement des réseaux électriques aériens, la mise en place de caméras de vidéo-protection et enfin le contrôle du stationnement des véhicules. Parallèlement un comité de pilotage va être mis en place et les associations locales de défense du patrimoine vont y être associées.
Un nouveau quartier en réhabilitation
La réunion du conseil municipal a aussi permis de faire le point sur l'avancement de l'opération d'aménagement « Ville Sud Canal ». Un quartier en latence depuis longtemps, dans lequel la ville à réalisé 2 millions d'euros d'acquisitions foncières afin de pouvoir être maître de ces 4 hectares en centre-ville et en zone constructible. Toutes les études légales, faune et flore, pyrotechniques (pour vérifier qu'il n'y avait pas d'explosifs de la dernière guerre), archéologiques... sont terminés. En septembre prochain une délibération devrait avoir lieu pour vendre le premier terrain pour la réalisation d'une résidence pour des personnes âgées non médicalisées. « Vous avez réalisé, pour ce projet, des acquisitions que nous avons parfois jugées à des prix déraisonnables. En dilapidant parfois l'argent », juge Christophe André, élu d'opposition.
Une école, un skate-park, la gare
Dans l’école Garrigues Planes, les parents sont conviés, début juillet, à une réunion de présentation du projet définitif. Un projet qui a pris en compte les demandes et besoins, des enseignants et des parents. Les travaux de construction, pour l'extension, et de réhabilitation sont programmés avant le mois de septembre.
Sur le Champ de foire, un grand skate-park de 1 200 m2 va remplacer le précédent. Les travaux seront réalisés cet été pour une livraison en fin d'année. Il s'agit d'un équipement en béton qui peut recevoir des jeunes en loisirs, mais qui sera aussi en mesure de recevoir des compétitions sportives de niveau régional. Les travaux préparatoires ont été longs. L'équipement étant en vue du Château, il a fallu trouver des solutions avec l'architecte des Bâtiments de France.
Concernant la halte SNCF, le maire regrette son mauvais état et souhaite que cette entrée de ville par le train soit réhabilitée. Une étude a été réalisée, l'idée est là de mettre en place un pôle d'échange multimodal autour de ce site. Cela comprend de nouveaux trottoirs, une signalétique, un distributeur de ticket de train, un box à vélos... C'est dans cette optique que la navette municipale dispose d'un nouvel arrêt. Des premiers travaux pourraient avoir lieu en 2020 et la commune espère des subventions de 50 % pour la région et 25 % pour la Communauté de communes de terre d'Argence. Au final les élus souhaiteraient que les nombres de TER puissent être doublés, cela en lien avec l'ouverture, en décembre prochain, de la gare TGV de Nîmes Pont-du-Gard à Manduel.
Maintenir l'activité agricole
Sur le territoire de Beaucaire, des terrains agricoles n'échappent pas aux constructions illicites et à la cabanisation. Depuis 2014 ce sont quelque 60 procédures qui sont en cours de la commune contre certains propriétaires terriens. Les premiers résultats, des demandes de démolitions sont ordonnées, arrivent maintenant. Mais pour certains terrains, la commune réalise également de la préemption des terrains, en demandant une révision à la baisse du prix demandé, pour qu'il respecte le « prix agricole ».
L'objectif est alors de s'assurer qu'aucune installation illégale ne se fasse et que la commune puisse proposer des baux agricoles pour des agriculteurs du secteur sur les terrains concernés. « Votre position n'a pas de sens. Vous avez des résultats avec la justice, pourquoi donc acheter, continuer donc à mettre la pression sans user de votre droit de préemption, c'est cela la méthode », évoque Luc Perrin, élu d'opposition.
Un réseau de caméras renforcé
Cette année, le réseau de vidéosurveillance va se voir attribuer 400 000 € de travaux. 20 caméras au lieu de 8 vont être rajoutées et l'ensemble du réseau vieillissant va être réhabilité. Le réseau va comprendre 60 caméras. « Nous voulons monter à 100 caméras, avec des caméras qui ont de grandes capacités technologiques, de zoom notamment. Les nouveaux emplacements vont être choisis avec l'adjoint en charge de la sécurité, la police municipale et la police nationale. Cela peut concerner des sorties de ville sans caméras », explique Julien Sanchez.
Des bâtiments communaux vendus
La commune dispose aussi d'un grand parc immobilier, mais avec beaucoup de bâtiments à l'abandon, sans entretien depuis longtemps. Un recensement à été réalisé tout comme un état des lieux. « Nous voulons vendre ce qui ne nous sert à rien et qui se détériore au fil des années. On essaie alors de toujours vendre un peu au-dessus du prix des domaines. On doit rationaliser la gestion de notre parc. Une des difficultés est que le centre-ville est en secteur sauvegardé et cela impose des contraintes aux acquéreurs dans la réhabilitation des immeubles », poursuit le maire.
Ainsi le conseil municipal a acté la vente de deux immeubles, pour 130 000 €, rue Barbés, dans lesquels seront aménagés des logements. « On a un centre ancien à réaménager, je comprends que certains bâtiments en mauvais état. Ils sont à la commune c'est dommage de s'en débarrasser sans projet global d'ensemble », soulève Luc Perrin, élu d'opposition.
Franck Chevallier