BESSÈGES Jérôme Chassand manipule bois et résine époxy pour créer du mobilier en forme d'oeuvre d'art
Jérôme Chassand a découvert la résine époxy il y a un peu plus d'un an. Alors qu'il s'interrogeait sur une reconversion professionnelle, il a tout appris sur le tas, atteignant rapidement l'excellence dans un artisanat très pointu. Ces tables et mobiliers, qui se comptent en heures de travail, ne sont que des pièces uniques. En très peu de temps, Jérôme Chassand a vu plusieurs de ses oeuvres primées et essaie de se faire connaître dans le grand Sud.
Il ne sera pas dit que le hasard fait mal les choses. En tout cas, certainement pas en la matière pour Jérôme Chassand. C'est le hasard qui a voulu qu'il tombe sur une vidéo qui montrait le travail mixé du bois et de la résine époxy, sur Facebook. Jérôme n'était, alors, pas dans la meilleure forme de sa vie, après 17 ans passés dans le bâtiment qui l'avaient usé physiquement et psychologiquement.
"Ça m'a appelé, résume aujourd'hui Jérôme Chassand pour expliquer le choc subi face à cet artisanat et ces matières. J'ai commencé dans mon appartement de 35 m2." À cette époque, il habite encore Arles. Mais des premiers clients lui font confiance, malgré l'étroitesse de ses locaux. Jérôme comprend vite qu'il va lui falloir plus d'espace pour mener ses projets à bien, et qu'Arles est une ville trop chère pour ses envies. À force de prospection, il jette son dévolu sur Bessèges, d'abord à Cevenord, puis désormais dans la rue principale, au 21 rue de la République, dans une ancienne quincaillerie qu'il s'est d'abord attelé à transformer entièrement.
C'était il y a un peu plus d'un an. Et, depuis, le travail ne s'arrête pas. "Sur chaque table, il me faut environ six semaines de fabrication. Je commence par aller chercher des bois dans les scieries à proximité. Il m'arrive de mélanger les essences entre chêne, olivier, frêne, etc." Jérôme a d'ailleurs commencé à se faire un nom dans certaines d'entre elles, qui lui mettent désormais de côté quelques pièces susceptibles de l'intéresser.
Premier prix du salon UNIcréa de Suisse
Pour la résine époxy, "ce sont deux produits liquides qui durcissent quand ils sont mélangés. Il faut sécher au moins dix heures, 24 heures pour que ce soit parfait. Mes premières tables, il restait quelques bulles." C'est un vieux souvenir, Jérôme Chassand maîtrisant la totalité du processus de production, désormais. En 2022, il réalise une première exposition de ses réalisations à domicile, au salon Provence Prestige d'Arles, un mois avant Noël. En 2023, c'est déjà la consécration au salon UNIcréa en Suisse, où il reçoit le premier prix au milieu d'une soixantaine de nouveaux créateurs.
"Sur un plateau de bois brut, j'enlève l'écorce, puis je nettoie, explique Jérôme Chassand. Ensuite, je passe plusieurs couches et on arrive à ce que la résine accroche le bois. Je peux y insérer des feuilles d'or, d'argent, des graines de cacao pour le projet d'une chocolaterie à Uzès, ou encore des cristaux de sel de Camargue bruts." Un art que Jérôme a étendu à quelques pièces de sa composition, comme des extincteurs où la résine prend la place du métal et devient écrin d'une composition artistique. Ou des cadres en reflief, pour des passionnés d'automobile ou autre.
"C'est le bois qui décide"
Jérôme Chassand, créations en bois et résine époxy
Côté inspiration, "c'est le bois qui décide", résume Jérôme. Raison pour laquelle toutes ses pièces - tables, tables basses, comptoirs ou autre - sont uniques, quelle que soit la demande de départ du client. L'artisan peut également insérer des LED dans la résine, afin d'illuminer l'oeuvre et d'éclairer les alentours. Ce qui a plu au bar du Marché de Bessèges, à côté de la mairie, qui lui a commandé son comptoir.
Preuve que les oeuvres de Jérôme Chassand sont résistantes, car difficile de trouver un mobilier plus sollicité que le comptoir d'un bar. Avec des pièces qui peuvent atteindre plus d'un millier d'euros, Jérôme Chassand reste bien évidemment disponible pour assurer un service après-vente, retoucher une pièce qui aurait souffert, ou "assurer l"entretien d'une zone plus utilisée. À part localement, j'ai vendu des pièces à Perpignan, L'Isle-sur-la-Sorgue, en Suisse, à Arles, etc.. Tout est sur-mesure. Je veux vraiment quelque chose d'unique à chaque réalisation." Pour l'instant, l'objectif est largement atteint, et avec un sacré tour de main.
Site Internet à retrouver ici, même si l'artiste est en train d'en préparer un nouveau plus complet. Coordonnées : contact@jerome-chassand.com ; 06 60 81 45 04