CALL EXPERT Polémiques autour de la fin du Comité d'Entreprise
Depuis le conflit social et la fermeture le 5 juillet 2013 de l'entreprise de télémarketing Call Expert basée à St Christol les Alès (voir nos articles), les salariés (en réalité pour la grande majorité des femmes) de l'entreprise ont traversé de nombreuses épreuves. "Nous avons été abandonnées par le patron puis le liquidateur et voilà qu'aujourd'hui on se sent lâchées par nos représentants ; porte-parole, syndicat, avocat" , commentent une dizaine de salariées réunies ce mercredi à la bourse du travail pur une nouvelle réunion de crise. Sur les 103 salariés de l'entreprise, plus de la moitié en effet font encore l'objet de procédures soit au prud'hommes soit au tribunal administratif sur la contestation du plan social ou encore sur celle de la procédure du licenciement. Dans un climat qui reste très tendu sur la participation de l'union locale CGT et de l'union départementale CGT dans les différentes actions, une nouvelle crise de confiance est venue secouer les ex-salariées de Call Expert. La question tourne autour du fonctionnement et de l'utilisation des fonds (notamment à des fins juridiques) du Comité d'entreprise après la date de fermeture de l'entreprise.
"Le CE n'a pas été dissous avant la date de ce 7 février et nous avons eu énormément de mal à en récupérer les éléments qui du reste sont partiels et incomplets". Au milieu de ce climat de défiance, les salariées (dont certaines ont fait jouer leur assurances juridiques) ont commencé à poser des question et à réclamer des comptes à leur porte parole Stéphanie Mallia ainsi qu'à l'avocat chargé du recours posé au nom de cette dernière (1) (les salariés auraient notamment exigé des factures) . "Stéphanie Mallia a abandonné le poste de porte-parole trois jours avant la clôture des comptes du CE" explique Khadija Boussairi qui a été choisie par les salariés comme nouvelle porte parole. L'avocat Alain Ottan aurait pour sa part signifié "avoir été blessé dans son intégrité et déclaré ne plus pouvoir représenter correctement les salariés dans un tel climat de défiance".
Interrogée sur ce qui s'est dit ce matin en son absence Stéphanie Mallia précise tout d'abord que : "si je ne tiens plus à assumer des assemblées générales qui sont devenues des lieux de conflits et où les décisions prises ne sont même pas respectées, je n'ai pas démissionné de mon rôle de représentant auprès du tribunal dans la procédure que je mène pour l'ensemble des salariés". Pour elle un certains nombre de salariées sont complétement perdues sur des questions techniques et finissent par agir contre leur propre intérêt dans ce climat délétère. Elle poursuit : "les éléments chiffrés sont facilement vérifiables (notamment auprès de la banque) et il faut donc être bien conscient que les faits évoqués ou les propos mis dans la bouche d'autrui n'engagent que ceux qui les tiennent".
A ce stade du conflit une seule chose est certaine : avec le temps qui passe la lutte solidaire des premières heures a cédé le pas au spectre de la conspiration.
(1) Il y a a un autre recours déposé par l'Union Locale CGT