DIMANCHE MUNICIPALES Au Grau-du-Roi, Robert Crauste face à une opposition toujours aussi désunie
À une semaine du premier tour, le maire sortant Robert Crauste mise sur la continuité. Face à lui, cinq listes d'opposition se font concurrence.
Six listes et une droite éclatée. Au Grau-du-Roi, depuis des mois, le paysage politique n'a pas évolué d'un iota. Une situation à priori favorable Robert Crauste. Car face à l'ancien socialiste, tête de liste de "Tenons le cap", pas moins de cinq candidats de droite risquent de se partager les voix."Je ressens une reconnaissance de mon bilan par la population et une adhésion conséquente à notre projet basé sur la stabilité et la continuité", indique-t-il. Au point d'avouer à demi-mot croire à une élection dès le premier tour. "J'espère en tout cas frapper un grand coup le 15 mars, nuance-t-il. Mes adversaires s'auto-concurrencent et semblent irréconciliables. De leur côté, les Graulens semblent avoir fait leur choix. J'ai le sentiment qu'il y a très peu d'indécis. Je reste malgré tout mobilisé jusqu'au bout."
Un constat loin d'être partagé par Sophie Pellegrin-Ponsole, tête de liste du "Cercle du Grau". "Un maire sortant a toujours une longueur d'avance, mais il y a beaucoup de nouveaux habitants par rapport à 2014 et le scrutin est plus ouvert que jamais." "D'une manière générale, 20% des électeurs restent indécis jusqu'au dernier moment", abonde Charly Crespe, benjamin du scrutin et leader d'un "Nouveau souffle pour le Grau." En plus de ces deux nouvelles têtes de listes, trois personnalités expérimentées sont elles aussi sur la ligne de départ : Léopold Rosso, historique des Républicains (LR) dans le Gard, Daniel Fabre, secrétaire départemental de Debout la France (DLF), et Yvette Flaugère, tête de file du Rassemblement national (RN) au Grau-du-Roi. De quoi laisser l'embarras du choix aux électeurs de droite.
Des rapprochements encore possibles ?
Des candidats qui n'ont pas réussi à s'unir au cours de ces dernières semaines et qui envisagent différemment leur opposition à Robert Crauste. Si pour Sophie Pellegrin-Ponsole le maire sortant "est un concurrent comme un autre", il est l'homme à battre pour Charly Crespe, qui prendra "ses responsabilités après le premier tour pour faire en sorte qu'il ne soit pas réélu." Un point de vue partagé par Léopold Rosso, qui renchérit : "Robert Crauste a peut-être un petit avantage au premier tour, mais il n'a pas de réserve de voix. Pour le battre, il faudra qu'un leader émerge à Droite à l'issue du premier tour et que les autres têtes de liste acceptent de s'effacer." Rien d'impossible selon Yvette Flaugère qui se dit "ouverte à des alliances avec des candidats sérieux, car l'élection va se jouer sur la crédibilité."
"Je martèle la nécessité de nous rapprocher depuis 2015", pointe quant à lui Daniel Fabre, qui porte la liste "L'union des Droites". Un nom paradoxal dans une ville où leur éclatement atteint son paroxysme. "Dans mon équipe, on retrouve des membres de LR, de DLF, du RN et des sympathisants de Robert Ménard, se défend-t-il. On a déposé notre liste au dernier moment pour laisser la possibilité de rapprochements de dernière minute." C'est désormais trop tard. Pour le premier tour en tout cas.
Boris Boutet
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- Un climat de campagne apaisé
Les candidats interrogés le reconnaissent, la campagne électorale se déroule dans un climat sain au Grau-du-Roi. "Rien à voir avec qu'on avait vécu en 2008 et 2014, avec une succession d'attaques personnelles, souligne Léopold Rosso. Chacun trace sa route et déroule son programme. Espérons que cela continue ainsi jusqu'au scrutin."