ÉDITORIAL C'est comme un générique de fin
C'est comme un générique de fin. L'annonce de la dissolution ce lundi de l'association des Amis du Sémaphore, qui soutenait depuis longtemps le célèbre cinéma d'art et essai nîmois, est inquiétante. On se dit que la culture au sens large du terme ne va pas si bien que ça. La crise sanitaire a forcément amplifié les difficultés mais voir des membres de cette association dans l'impossibilité de passer le flambeau, c'est un choc. Un choc car le désamour pour l'art est aussi une réalité. Le septième art d'abord car les gens se déplacent pour les blockbusters mais pas toujours pour découvrir du cinéma d'auteur comme la France sait si bien en faire. C'est d'ailleurs l'une des forces de notre culture cinématographique reconnue dans le monde entier. Au théâtre, c'est pareil. Dans la salle, on retrouve souvent les mêmes têtes. Un public habituel. Qui vieillit inlassablement. Certes nous ne sommes pas à Paris et nos théâtres ne proposent pas forcément toute une panoplie de genre, qui va du théâtre de boulevard à des propositions plus exigeantes. Mais suffisamment de choix toutefois pour trouver son bonheur. Expositions, littérature, etc. Les exemples sont trop nombreux pour exposer une réalité : la culture est devenue stigmatisante et n'arrive pas à fédérer tous les publics sur son passage. La faute à cette génération biberonnée à des programmes télévisuels affligeants, collée sur les téléphones portables du matin au soir à échanger des Snaps ou messages courts, et trop habituée à des contenus simples et efficaces ? Pas sûr. Il y a 30 ans, tout le monde reprochait à Dorothée de rendre débile les gamins. Aujourd'hui, pléthore de quadragénaire épousent des carrières fantastiques dans de nombreux lieux où la culture excelle. Il faut donc vivre avec son temps. Même si la jeunesse d'aujourd'hui a plus de mal à se divertir simplement. Cette génération zapping qui ne veut pas perdre son temps mais qui en gagnerait à découvrir les merveilles de la création.
Abdel Samari