ÉDITORIAL Chez moi
Je me souviens de mon réveillon du jour de l'an 2019. En vacances à Amsterdam, aux Pays-Bas. Comme chaque année, une capitale européenne pour découvrir les traditions et le passage de la nouvelle année in situ. Le réveillon était... comment dire ? particulier dans les ruelles de la capitale hollandaise. La tradition là-bas, c'est des pétards partout et de toutes les couleurs. Y compris ceux qui font rire. Des claquements qui résonnent entre les murs des grands édifices, de la fumée, des jeunes, des vieux, des familles. Mais une espèce d'ambiance et de foutoir qui décoiffe un peu. Surtout quand l'année d'avant en Suisse, à Genève, sur le quai du Mont-Blanc, le programme festif, multiculturel, intergénérationnel et solidaire était plus axé sur la musique au travers d'artistes locaux. Et à minuit, les feux d’artifice illuminaient la Rade, dans un calme olympien. Cette année, ça va sentir bon la sérénité aussi. Mais enfermé à la maison avec six personnes maximum (on compte les enfants ou pas ?). Pas question de sortir, le couvre-feu l'interdit désormais. Mais pas question non plus de passer sa soirée à regarder un programme TV en scrutant tous les quart d'heures l'horloge pour espérer approcher vite minuit. Non, je vais mettre mon costard. Je vais sortir le champagne frais, je vais mettre un peu de musique. Je vais danser, rire et partager. Avec les gens que j'aime. Avec ceux avec qui j'ai envie de passer l'année 2021. Même dans la tempête, même dans l'inquiétude. Et à minuit, je mettrais mon plus beau masque que j'aurais confectionné pour l'occasion. Avec marqué "Happy 2021", car j'ai pas l'intention de me faire avoir une deuxième fois. Et j'embrasserai les gens que j'aime. Avec le masque, j'ai dit ! Et sur un air de tango, je me laisserai entraîner jusque tard dans la nuit. Juste pour me réveiller le 1er janvier en ayant la satisfaction de ne pas avoir bravé l'interdit mais d'avoir gravé quelques nouveaux souvenirs. D'un voyage à l'autre bout du monde. Chez moi.
Abdel Samari