Publié il y a 1 an - Mise à jour le 15.05.2023 - Abdel Samari - 2 min  - vu 2835 fois

ÉDITORIAL Malaise dans la police : la grande démission ?

Photo archive Objectif Gard

Dans un rapport récent de la Cour des comptes, on apprend que le nombre de départs au sein de la police et de la gendarmerie a été battu en 2021.

Une tendance qui se confirme en 2022. Les chiffres sont spectaculaires. La police nationale a connu 10 840 départs (+33 % en quatre ans) et la gendarmerie 15 078 départs (+25 %) rien que pour l'année 2021. Une mauvaise nouvelle pour l'exécutif qui a fait du recrutement de forces de l'ordre l'un des piliers de sa politique régalienne. Dans le cadre de la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (Lopmi), l'ambition était de recruter 8 500 policiers et gendarmes en cinq ans. Un chiffre fort mais qui passe par des recrutements accélérés. Malheureusement, tous les moyens pour parvenir à cet objectif sont en passe d'être remis en cause si, dans le même temps, les forces de sécurité quittent le navire en nombre bien plus conséquent. Mais comment expliquer ce phénomène ? Plusieurs raisons. La première relève de la concurrence avec les polices municipales qui attirent de plus en plus de policiers et gendarmes grâce à des rémunérations et des conditions de travail plus attractives. C'est d'ailleurs probablement la principale raison, bien légitime. Malgré la revalorisation des moyens dans la police depuis plusieurs années, la détérioration des conditions de travail et les obligations administratives sont devenues des contraintes trop lourdes. Sans compter la départementalisation de la police judiciaire imposée par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui crée un profond malaise au sein des équipes d'investigation. Reste d'autres sujets de préoccupations depuis longtemps. L'engorgement des tribunaux qui empêche de mesurer pleinement la qualité de travail des policiers. Et provoque au surplus frustrations et découragement. S'ajoute à cela, le regard du politique qui souvent agite le chiffon rouge sur les violences policières sans s'interroger sur les causes. Et enfin, la société, de plus en plus violente, dans laquelle nous vivons tous. Des individus en nombre croissant, irrespectueux de l'autorité policière et qui n'hésitent plus à enfreindre toutes les règles, y compris en attaquant frontalement ceux qui sont là pour nous protéger.

Abdel Samari

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