FAIT DU JOUR Au Clos d’Orville, les enfants retrouvent leur école

Une salle de classe en élémentaire
- Photo Romain CuraDétruit et totalement reconstruit en deux ans, le groupe scolaire Léo-Rousson du quartier populaire nîmois de Clos d’Orville retrouve ce lundi matin ses 330 élèves pour finir l’année scolaire. Découvrez l’établissement en images.
Petit quartier nîmois coincé entre la route de Beaucaire et le Chemin-Bas-d’Avignon, le Clos d’Orville compte néanmoins près de 3 000 habitants. Son école était vétuste, son ossature métallique, composée d’amiante, devenait dangereuse et présentait des risques d’incendie pour ses occupants. Alors la décision a été prise de raser totalement le site. Mis à part un morceau de mur conservé à l’entrée pour son esthétique. Mai 2023, les 330 élèves de l’établissement quittent les lieux : les maternelles déménagent à Émile-Gauzy et les élémentaires au centre de loisirs du Mas Boulbon. La démolition peut donc commencer avant la reconstruction.
Un lourd investissement pour la ville de Nîmes qui a financé 9,7 millions d’euros pour ce projet. Dans le cadre du grand plan de rénovation urbaine au niveau national dans les quartiers prioritaires, l’État a versé en plus 2,9 M€ pour un montant total de 12 M€. Comme ce fut malheureusement le cas dans d’autres villes de France, ce chantier a été marqué par des pressions d’une société de gardiennage auprès des entreprises du chantier pour faire appel à ses services et ainsi profiter du gâteau. Par peur de représailles, les artisans n’ont pas porté plainte et ont ainsi payé 40 000 euros de leur poche pour assurer soi-disant leur tranquillité qui n’était au départ pas menacée, sur la fin 2023. La dernière année a été financée par la ville de Nîmes qui a déboursé 200 000 euros supplémentaires, une somme qui n’était évidemment pas prévue.
Après deux ans de travaux, tout est terminé dans les temps. La municipalité a profité de ces vacances de printemps pour permettre au personnel de prendre ses nouvelles marques et aux enfants de retrouver une école toute neuve. Un site de 3 000 m2 composé de 17 classes : 6 en maternelle et 11 en primaire. Un équipement moderne et à la pointe de l’écologie. "Il a été reconnu Bâtiment durable Occitanie niveau or, c’est la qualification maximale", salue Jean-Marc Campello, conseiller municipal délégué à la Construction.
Grand écran numérique et chaises réglables
Le bâtiment est équipé de panneaux solaires en toiture afin de produire une partie de l’énergie nécessaire à son fonctionnement. Pour faire face aux périodes de fortes chaleurs, des persiennes ont été installées devant les fenêtres permettant de garder la fraîcheur l’été et laisser passer le soleil l’hiver. Grâce à ses nombreuses baies vitrées, l’école a été conçue pour laisser entrer au maximum la lumière. "C’est beaucoup d’argent investi, mais aussi en économies d’énergies", tient à compléter Jean-Marc Campello.
Les deux cours de récréation sont végétalisées afin d’offrir de l’ombre aux élèves. Un maximum d’arbres présents a été conservé et 13 nouveaux ont été plantés dans la cour élémentaire. L’une des principales particularités, c’est que chaque classe dispose d’un espace extérieur attenant, une terrasse qui deviendra à terme végétalisée avec des plantes grimpantes. Un cadre d’éducation nettement amélioré à l’extérieur comme à l’intérieur. En plus d’une cantine confortable, les élèves bénéficient d’équipements modernes dans les salles de classe. Dans toutes celles dédiées à l’élémentaire, un grand écran numérique interactif est fixé au mur. Les tables et les chaises sont aussi réglables. À noter que les meubles de rangement ont été fabriqués sur-mesure par les agents des services techniques de la ville pour répondre précisément aux besoins des enseignants.
Lorsqu’on visite ce groupe scolaire, c’est son ancrage assumé dans le quartier qui est marquant et sa visibilité depuis les balcons des riverains. On est bien loin de l’époque de l'école recluse. Cet esprit d’ouverture se ressent donc sur l’architecture, mais s’illustre également au quotidien. "L’école doit être un point de rencontre, un lieu qui rayonne au-delà des heures de classe. Les locaux seront accessibles pour des activités périscolaires, des rencontres associatives et des événements culturels", souligne Véronique Gardeur-Bancel, adjointe au maire déléguée à l’Éducation. Ainsi, une salle polyvalente et trois salles d’ateliers pourront être utilisées par les riverains et le comité de quartier. Décédé en 1968, le résistant cévenol Léo Rousson, mort à Nîmes, doit sûrement être fier de voir son nom associé à cette nouvelle école.
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