FAIT DU JOUR Cédric Charnoz, cet arbitre manduellois à Roland-Garros
C’est avec des étoiles plein les yeux que Cédric Charnoz regardera dimanche la finale du tournoi de tennis de Roland-Garros. Avant pourquoi pas un jour d’arbitrer en finale, le Manduellois a déjà eu la chance d’être présent lors des qualifications des internationaux de France.
Alors qu’il fêtera ses 50 ans dans une semaine, Cédric Charnoz a déjà eu un beau cadeau. Cet arbitre de tennis a officié, il y a deux semaines, lors des qualifications du tournoi de Roland-Garros, l’un des quatre Grand Chelem de la saison soit l’un des tournois de tennis les plus prestigieux au monde. Mais pour obtenir cette première consécration, le Manduellois a fait ses preuves aux niveaux inférieurs.
Passionné de tennis, mais aussi de course camarguaise dans sa jeunesse, et licencié depuis plus de dix ans au Tennis Club Manduel, ce laborantin du CHU de Nîmes au service anatomie et pathologie a commencé à arbitrer il y a seulement quatre ans. « J’avais envie de vivre des tournois de l’intérieur autrement qu’en tant que joueur », explique l’intéressé qui malgré le covid ne baisse pas les bras et obtient le niveau A2 en 2021. Ce qui lui permet de pouvoir exercer sur des tournois de seconde division du circuit professionnel.
"J’étais content car j’avais travaillé pour ça"
Le Gardois fait ses grands débuts au tournoi challenger de Cassis avant de continuer sa progression en étant retenu notamment pour l’Open sud de Montpellier, un ATP 250. De quoi se faire remarquer car, à chaque sortie, l’arbitre est noté. Avec de bonnes notations, cela lui permet d’avoir des réponses favorables lorsqu’il postule sur les tournois qui l’intéresse. Même s’il touche une indemnité, Cédric arbitre pour le plaisir et doit du coup poser des RTT car lorsqu’il se rend sur une compétition cela dure plusieurs jours, surtout en début de semaine.
Grenoble, Lyon, Blois, ITF de Montpellier… Cédric trace sa route et écume les tournois intermédiaires. Cette saison, il a été retenu sur le Challenger 175 d’Aix-en-Provence. Alors c’est plein d’espoir que ce père de famille retente sa chance cette année pour participer à Roland-Garros, le Graal pour tout arbitre français. Et sur 792 demandes, le Manduellois fait partie des 330 privilégiés. « J’étais content car j’avais travaillé pour ça. La logique a été respectée », savoure-t-il encore.
Sur le court numéro 14, devant près de 2 000 spectateurs, il suit notamment l’avancée du Français Lucas Pouille, battu ensuite au deuxième tour. Un rythme effréné avec environ quatre matchs par jour à arbitrer durant cinq jours. Pour le moment, Cédric n’est pas arbitre de chaise, mais juge de ligne. Comme son nom l’indique, il juge les balles sur la ligne et annonce notamment à haute voix les balles « fautes ». Aux Internationaux de France, il y a sept arbitres sur le court et neuf sur les grands.
"J'ai pris un coup de raquette"
Notre Gardois a alterné entre surveillance du couloir et le fond du court. Une première expérience réussie porte d’Auteuil avec l’espoir de continuer lors du tournoi principal en 2024. Une année où Cédric pense aussi aux Jeux Olympiques de Paris en août, mais la concurrence s'annonce encore plus rude et les places moins nombreuses. Cédric apprécie d’être au cœur du réacteur, concentré sur son rôle, il ne suit pas finalement le résultat du match.
Outre de fixer du regard sa zone, il faut aussi avoir le sens du placement pour ne pas gêner le joueur auprès duquel les juges de ligne ont interdiction de parler. « Lors de mon premier tournoi à Cassis, j’ai pris un coup de raquette », se souvient Cédric qui doit toujours bouger à l’inverse du joueur. Une passion qu’il partage désormais avec son fils Lucas, qui fêtera cette année ses 20 ans et qui vient d’obtenir son niveau A1 avec la volonté de suivre les traces de son père.
« On espère d'ailleurs pouvoir officier ensemble ne serait-ce que quelques jours sur le Challenger de Toulouse fin août », espère Cédric qui lance un appel aux amoureux du tennis qui souhaitent devenir arbitre car la demande est forte.