Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 01.10.2014 - eloise-levesque - 4 min  - vu 242 fois

FAIT DU JOUR Damien Alary, le frêchiste de consensus

Eddy Valadier, UMP. Baptiste Manzinali/OG

Damien Alary, président de la région LR

A 63 ans, l'ex-maire de Pompignan, Damien Alary, vient d'accéder à la présidence de la région et semble être à l'apogée de sa carrière politique. Souvent qualifié de consensuel, il succède à deux personnages de caractère. Un tournant dans l'héritage frêchiste.

Vice-président du conseil régional depuis 2004 et président du conseil général du Gard depuis 2001, Damien Alary vient d'être élu à la tête du Languedoc-Roussillon avec 42 voix sur 67 votants. Il ne restera en poste que 15 mois, si le calendrier électoral est respecté. Il succède ainsi sur le même mandat à Georges Frêche et Christian Bourquin, dont le tempérament n'avait d'égal que l'impulsivité.

Qui est ce troisième président qui a fait l'unanimité auprès de ses pairs? Damien Alary a annoncé vouloir poursuivre la route tracée par sa famille frêchiste, et sera très attendu sur l'épineux dossier de la fusion avec Midi-Pyrénées, que Bourquin avait condamné avec véhémence. Sera-t-il à la hauteur ? Voici les portraits de ses amis et adversaires politiques, parfois trop flatteurs pour être désintéressés. Ils le décrivent tous comme un homme de consensus, contrairement à ses prédécesseurs.

Eddy Valadier, Maire UMP de Saint-Gilles, conseiller régional depuis 2010 : "Damien Alary est un homme que je découvre. J'étais avec lui à la commission aménagement du territoire sous la présidence de Christian Bourquin. Il est à l'écoute des préoccupations des communes. Je pense que l'on va pouvoir travailler ensemble. Par ailleurs, c'est un gardois, ça sera plus facile les communes du département. Il connaît ses richesses et ses faiblesses.

Il arrive en fin de mandat, ça sera court pour imposer sa propre patte. Cependant, je pense que son approche et sa façon de manager seront différentes. Avec Christian Bourquin, on avait des échanges difficiles. Alary sera peut-être davantage dans l'écoute, plus sensible aux avis de chacun. Concernant par exemple la réforme territoriale, il doit poser le sujet, le dépassionner pour y apporter un véritable projet de territoire. Son prédécesseur s'était levé sans proposer autre chose.

Dans tous les cas, Alary doit tout de même nous convaincre avec une politique avec laquelle nous sommes opposés. Il ne réinventera pas une vision créée il y a plusieurs années".

Jean-Paul Boré, DVG. Coralie Mollaret / OG

Jean-Paul Boré, conseiller régional depuis 2004, Divers gauche ancien communiste : "Damien Alary est un homme intelligent, consensuel et de consensus. Il est moins expansif que ses prédécesseurs en apparence mais tout aussi efficace. Il est surtout dans la lignée des orientations politiques que nous portons ensemble depuis 2004 et cela me convient parfaitement. C'est aussi un homme de dialogue. Il a l’expérience de la gestion d’une grande collectivité et fait preuve d’ouverture, au-delà des clivages classiques, ce qui est indispensable aujourd’hui. Il devra décider des choix à faire en tant que président et s’appuyer sur les élus qui sont au contact direct de la population. Je suis persuadé qu’il saura le faire.

Concernant la fusion, sa déclaration lors de son élection est claire. La défense du Languedoc-Roussillon et de ses particularités est au cœur de son ambition".

 

Julien Sanchez, FN. Tony Duret / OG

Julien Sanchez, maire FN de Beaucaire, conseiller régional depuis 2010 : "Damien Alary est modeste, réservé, humain et chaleureux. Il est par ailleurs consensuel. Bourquin attaquait ses adversaires sans ménagement et avait tendance à les prendre à partie en conseil régional. Nous préférons un homme comme Alary qui écoute de manière constructive. D'ailleurs, tout le monde n'est pas comme lui dans sa majorité. Certains sont sectaires. Alary fait partie des quatre "puristes" de Frêche. Il aura le vrai souci de poursuivre son travail. Si l'on doit avoir un socialiste, je préfère un frêchiste.

Pour le reste, je ne veux pas juger Alary avant de l'avoir vu à l'oeuvre. Il va prendre rendez-vous avec Valls pour défendre la région dans le cadre de la réforme territoriale et tous les groupes le suivront sur ce sujet. Du côté du FN, on ne le lâchera pas".

Jean-Christian Rey, PS Coralie Mollaret / OG

Jean-Christian Rey, maire PS de Bagnols-sur-Cèze, conseiller régional depuis 2010 : "Je connais Damien depuis plus de 10 ans. C'est un ami. Il aime le dialogue et travaille dans l'écoute et le respect. Sa spontanéité peut parfois lui faire manquer de recul sur certains sujets.

Bourquin n'avait pas eu le temps d'apporter sa touche personnelle à la présidence, il faudra également laisser le temps à Alary. Il peut arriver à trouver des convergences sur certains projets qui pourraient être clivants.

Sur la fusion, chacun a sa manière de faire entendre sa voix et je pense que Damien peut y parvenir".

Patrick Malavieille, PC. DR/

Patrick Malavieille, maire PCF de la Grand'Combe, conseiller général depuis 1988 : "On a été élus ensemble en 1988 et je le connais très bien. Il est attentif aux autres et à la situation de ses interlocuteurs. Il n'a pas pris la grosse tête, il continue de jouer aux cartes avec ses copains de Pompignan. Il sait d'où il vient.

On dit souvent qu'il ne sait pas décider, mais je ne suis pas d'accord. Il se donne du temps pour prendre des décisions et préfère les mûrir. Il n'aime pas le conflit et l'évite au maximum. On lui a reproché également d'être un élu trop rural. Je pense qu'il devrait en être fier et que ça renforcera sa capacité à comprendre la région, de même que son expérience au conseil général. On a souvent eu des débats serrés mais ça ne nous a pas empêché de travailler ensemble.

La pire des choses pour Alary serait d'imiter ses prédécesseurs. Il doit être lui-même".

Lire aussi :

LANGUEDOC-ROUSSILLON Un règne de quinze mois pour Damien Alary

Eloïse Levesque

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio