FAIT DU JOUR L’Aïga, la nouvelle monnaie locale cévenole
Jeudi soir, à Vézénobres, les membres de l’association « Cévennes en transition » ont présenté à la population leur projet de monnaie locale. Elle devrait entrer en vigueur d’ici la fin de l’année et sera baptisée l’Aïga (l’eau en occitan).
Consommer local, manger local et maintenant payer local ? C’est le défi que s’est lancée, il y a deux ans environ, l’association « Cévennes en transition » avec son projet de monnaie. L’Aïga, c’est son nom, sera présente en Cévennes et dans le Piémont-Cévenol. « Ce sera une monnaie qui circule uniquement sur ce territoire. C’est toute la différence avec l’euro dont on sait qu’une grande partie alimente les paradis fiscaux », argumente Dominique Gauthier, un membre de l’association.
De fait, n’ayant plus aucune valeur au-delà des contrées cévenoles, l’Aïga n’aura pas vocation à s’expatrier. « Les achats auront une valeur éthique et locale, poursuit Dominique Gauthier. On entend favoriser les circuits courts et les petits artisans qui présenteront certaines garanties. Mais on exclut la grande distribution et tout ce qui est agriculture industrielle ». Impossible donc de payer ses courses au supermarché. Mais l’intérêt est ailleurs comme l’explique Rayan Frigoulier, l’un des fondateurs de l’association, qui estime que cette nouvelle monnaie permettra à tout un chacun de « participer à relocaliser la vie du village », mais aussi « d’orienter les entreprises vers l’économie locale ».
Une démarche écologique
Un autre bénéfice avancé par les concepteurs est environnemental : « Puisque l’on favorise les circuits courts, on réduit les transports et on lutte contre le réchauffement climatique », se félicite Dominique Gauthier. Enfin, dans le but de faire adhérer un maximum de citoyens et d’entreprises à ce projet, un label devrait voir le jour ainsi qu’un annuaire qui référence tous les participants. Très concrètement, un Aïga vaudra un euro et les bureaux de change se trouveront dans certains commerces partenaires. Si tout n’est pas encore complètement arrêté, on sait déjà qu’il n’y aura que des billets qui iront de un à vingt Aïga.
À ce jour, il existe une soixantaine de monnaies locales en France et 14% des français les utilisent. Dans le Gard, le "Krôcô" est apparu il y a un an à Nîmes (relire ici) et le « Sezu », la nouvelle monnaie d’Uzès (Sezu c’est Uzès à l’envers, NDLR) devrait arriver dans les portes-monnaies début mars.
Tony Duret
Plus d’infos auprès de Rayan Frigoulier (06 50 68 42 42) / Sylviane Terrasi (06 09 66 61 40) ou sur ce lien.