FAIT DU JOUR Le CIVAM Bio lauréat des trophées de l'agriculture durable avec le Raspaillou
Le CIVAM Bio Gard vient d'emporter le "Prix de la démarche collective" des Trophées de l'Agriculture durable organisé par le ministère de l'Agriculture, de l'agroalimentaire et de la Forêt, au terme des deux grandes phases régionale et nationale de sélection.
Le prix spécial de la démarche collective, créé uniquement cette année au niveau national, récompense un projet dans lequel l'action collective s'inscrit au cœur de la démarche. Parmi les critères retenus, la pertinence du caractère collectif est déterminant. Figurent aussi la diversité des productions, l'adéquation au territoire, la qualité du partenariat ou le degré d'innovation. Le CIVAM Bio Gard en Languedoc-Roussillon, a été primé "pour la remarquable collaboration entre agriculteurs céréaliers bio et artisans boulangers ayant abouti à la création d'une filière locale de pain biologique « le Raspaillou »".
Le formidable chemin du Raspaillou
L'idée d'un pain bio gardois va naître en 2007 au cours d'une foire aux vins à Uzès. Un premier circuit court, exemple de développement durable voit le jour en 2008. Au départ, les essais sont réalisés au domaine de Malaïgue de Blauzac pour obtenir la farine bio qui servira aux tests de panification au CFA d'Alès, centre de formation d'apprentis. Les agriculteurs seront présents. A Montpellier, au bord du Lez, l'antique Moulin de Sauret prendra la relais pour la mouture de tous les Raspaillous. Depuis, la filière s'est régionalisée. Le Raspaillou est présent dans trois départements : le Gard, l'Hérault et les Pyrénées Orientales. Les soutiens précieux de l'Etat, de la Région Languedoc Roussillon et du Conseil général du Gard contribuent au succès de cette initiative. Le Raspaillou s'est diversifié et propose plusieurs gammes de pains : nature, complet et graines, avec même un essai de Raspaillou châtaigne à Noël. La marque est désormais labellisée Militant du goût et Sud de France. Le Raspaillou en chiffres c'est : 50 boulangers, une vingtaine d'agriculteurs, plus de 140 tonnes de blé pour plus de 500.000€ de chiffre d'affaires au niveau de la boulangerie.
Une démarche pilotée par le CIVAM
Grégoire Bouchez, chargé de mission grandes cultures au CIVAM Bio accompagne le projet du Raspaillou dont le CIVAM reste aujourd'hui l'acteur principal. "Le Civam s'est d'abord occupé de la partie amont en appuyant le groupement des producteurs, mais le syndicat des boulangers qui a créé entre temps le pain d'Oc a souhaité que nous continuions à prendre en charge la partie aval avec la recherche de débouchés et le démarchage de la restauration collective" explique Grégoire Bouchez. "Nous sommes une association de développement économique, c'est donc notre vocation de favoriser la création de groupements et de les accompagner. Dans le cas des Trophées de l'Agriculture durable nous aimerions donc que ce soit le groupement des céréaliers qui viennent recevoir le prix qui sera remis par le ministre Stéphane le Foll et le président du jury, le journaliste critique gastronomique Perico Légasse lors de la fête des jeunes agriculteurs Ain'contournalble ce dimanche 22 septembre dans l'Ain". La marque "Le Raspaillou" appartient encore au syndicat des boulangers, il va donc falloir créer une association de gestion de la marque qui réunisse aujourd'hui les boulangers, le meunier et les agriculteurs. Le travail du CIVAM Bio du Gard est loin d'être terminé.