Le rendez-vous a été manqué cette année, il ne veut pas le rater en 2028. Baptiste Gérard a un rêve : participer aux Jeux de Los Angeles. Performant en sport adapté, c'est en athlétisme et plus particulièrement en demi-fond (5 000m) qu'il s'éclate. "Petit, j'ai fait du canoé, de l'équitation et pas mal d'autres sports. Et franchement, l'athlétisme, c'est génial. J'ai remarqué que ça me fait vraiment du bien de courir, et j'aime me voir progresser", confie-t-il. En 2014, il se lance dans la discipline en catégorie normale, mais il est obligé d'arrêter en raison de ses études. Deux ans plus tard, alors qu'il travaille dans un ESAT du Vaucluse, un agent technique lui conseille de reprendre l'athlétisme. 

En 2019, Baptiste obtient sa première licence en sport adapté, grâce aux conseils de Patrick Evesque, membre du SCAC (Saint-Christol Athletic Cévenol) et glane dans la foulée un titre de vice-champion du Gard et un autre de vice-champion régional. La suite est logique : il participe, à Nantes, à son premier championnat de France juste avant la période Covid, où il finit septième.

En 2022, le travail finit par payer. Il remporte le titre de champion régional à Montpellier et termine quatrième la même année à Marmande au niveau national. 2024 est l'année du couronnement, avec deux titres majeurs : une médaille de bronze à Cholet, le 2 mars, et une en argent à Poitiers, le 22 juin. 

Des moments de grande émotion pour lui : "Quand j'ai eu la médaille de bronze, j'en ai pleuré parce que je la voulais vraiment et c'est arrivé au moment des 18 ans de ma petite sœur", explique Baptiste, plein d'émotions. "Un entraîneur de sport adapté d'Anduze m'a dit ce soir-là : "Baptiste, ne t'inquiètes pas, ce n'était pas la dernière". Et j'ai gardé cette phrase-là pour moi, puis j'ai gagné ma médaille d'argent", continue-t-il.

Entraînement rigoureux

Pour arriver à ses fins, Baptiste s'entraîne à raison de trois fois par semaine. "On commence le mardi à 18h avec Sylvain Ternynck, qui est mon coach depuis 2014. Après, on a le jeudi et le samedi. Si jamais je ne peux pas être disponible le week-end, je m'entraîne de mon côté", explique-t-il. Concernant l'alimentation, il doit faire attention à ce qu'il mange, même s'il s'autorise de temps en temps quelques écarts.

Cette routine stricte, il est obligé de se l'imposer s'il veut être qualifié pour Los Angeles 2028. Pour accéder au Graal, il ne doit pas dépasser les 15 min 30, or son temps actuel est de 17 min 46.

Ambassadeur en sport adapté

"Je n'ai pas eu de diagnostic sur mon handicap, mais un peu d'autisme et de bipolarité. Ça ne m'empêche pas d'entendre les choses et de parler", se livre Baptiste. Ambassadeur en sport adapté, il est soutenu par Alès Agglomération : "Je m'entends bien avec Christophe Rivenq, j'aimerais participer parfois aux réunions sport de l'Agglo". Cette étiquette lui permet de faire de la prévention dans les écoles.

En dehors de ça, Baptiste est passionné de secourisme et se porte volontaire pour aider les pompiers et les services de police. Le 15 août, lors du feu à Cévennes Déchets, il a enfilé sa tenue de sécurité d'incendie, et grâce à sa formation il a pu se présenter auprès d'un adjudant-chef pour prêter main forte : "J'ai dû utiliser les tuyaux jusqu'à 3h du matin pour alimenter les camions en eau qui étaient intervenus sur l'usine", dévoile-t-il.

Surtout, Baptiste tient à faire passer un message à toutes les personnes porteuses d'un handicap : "Parfois, vous êtes victime de harcèlement, mais personne ne vous empêchera de construire votre avenir et de performer dans le sport." Avec l'aide de Géraldine, qui l'aide à faire ses dossiers de participation aux compétitions, Baptiste continue à travailler dur, parce que tout est toujours possible.