GARD Sécurité routière : le préfet dénonce "la bêtise"
Il faut dire que le Gard est actuellement en pleine série noire. Très noire : « On en est à huit morts en deux semaines, c’est consternant », lâche Didier Lauga.
« C’est désespérant, la ceinture, ça devrait être un acquis »
De quoi porter le total de vies perdues sur les routes du département à 54 depuis le 1er janvier dernier, ce qui est supérieur au chiffre de 2016 à la même époque et qui rapproche 2017 de 2015, qui avec 65 tués sur les routes gardoises reste la pire de ces dernières années. Des mauvais chiffres persistants particulièrement dans le Gard, et qui ne sont pas une fatalité : le non-respect de règles considérées par le préfet comme « basiques » tue chaque année sur nos routes.
Un exemple ? « Pour l’accident de Gallician, qui a fait deux morts il y a quelques jours, un des deux conducteurs était ivre, et aucun des deux ne portait sa ceinture », précise le directeur des sécurités à la préfecture Patrick Bellet. Un second exemple ? Le tragique accident de Nîmes, qui a fait quatre morts dont deux bébés, et dont les victimes n’étaient pas attachées, sans compter l’absence de sièges enfant. « À Gallician, on sait qu’un des deux conducteurs au moins aurait survécu s’il avait porté la ceinture, et à Nîmes le bilan aurait été peut-être moins lourd. J’adresse mes condoléances aux familles aux proches, mais clairement, il y a de la bêtise, je n’ai pas d’autre mot, tonne le préfet. C’est désespérant, la ceinture, ça devrait être un acquis. »
Alors pour tenter de redresser la barre et d’enrayer cette série noire, le préfet Didier Lauga l’affirme, « on continuera à faire des contrôles, même si je ne peux pas rajouter des contrôles aux contrôles, la police et la gendarmerie en font déjà énormément. » Dernier exemple en date ce vendredi matin donc, avec un dispositif en deux temps présenté par le colonel Stéphane Lacroix : « l’idée est que le gendarme soit le moins visible sur l’axe. Nous avons un militaire en civil à l’abri de la vue de chaque côté de la N580 qui repère les différentes infractions et les signale aux deux dispositifs en tenue. » Les gendarmes à moto n’ont plus qu’à intercepter le contrevenant, qui ne s’était douté de rien.
Des contrôles routiers qui continueront à être déployés sur un rythme soutenu durant les prochaines semaines. Ils représentent un des seuls (le seul ?) moyens d’actions des autorités pour endiguer le fléau de la mortalité routière : plus que jamais, c’est à chacun de prendre ses responsabilités.
Thierry ALLARD